Purebreak : Avant La Promesse, tu n'avais pas tourné depuis longtemps, comment ça se fait ?
Sofia Essaïdi : Je suis très exigeante quand je choisis mes projets. Avant La Promesse, j'ai fait le spectacle Chicago, du coup, c'était impossible de tourner à ce moment-là. Et puis, les propositions que j'ai eu ne me plaisaient pas. Du coup, je préfère tourner moins que de tourner des projets qui ne me correspondent pas et qui ne me fassent pas vibrer. C'est une politique que j'ai depuis très longtemps. J'aimerais bien tourner plus, mais il faut que ça résonne à chaque fois, que le projet me parle.
La Promesse, j'ai trouvé ça différent de ce que j'ai pu recevoir ou faire
C'est La Promesse qui t'a donné envie de jouer de nouveau ?
Avant, j'ai fait la série Kepler(s) avec Marc Lavoine pour France 2, qui est passée juste avant Chicago. Chicago ça m'a pris un bon moment et, quand j'ai fini, j'étais épuisée. J'avais besoin de prendre du recul et de me reposer. Il n'était pas possible pour moi de tourner. Et puis d'un coup, La Promesse est arrivée. Je me suis dit qu'il fallait foncer. J'ai adoré ce projet et ça m'a donné envie d'y retourner.
Qu'est-ce qui t'a plu dans ce projet ?
Plusieurs choses. L'écriture d'abord et puis, ce qui m'a vraiment emballée, c'est le sujet principal. On peut croire que c'est l'enquête et les disparitions d'enfants mais, pour moi, le sujet principal est la psychologie, les conséquences que peuvent avoir les enquêtes sur des hommes et des femmes. J'ai trouvé ça super intéressant. On rentre dans l'intimité de ces enquêteurs et on se rend compte des ravages dans leur vie. J'ai trouvé ça différent de ce que j'ai pu recevoir ou faire.
Comment t'es-tu préparée pour jouer le rôle de Sarah ?
J'ai toujours la même manière de travailler. Je travaille avec une personne extraordinaire, qui s'appelle Jean-Pierre Pancrazi. C'est mon coach et mon ami. On essaie toujours de partir de moi, de mon histoire, de mes blessures et des liens qui peuvent exister entre ma vie et celle de mon personnage.
Il y a une vraie connexion humaine qui s'est faite avec Olivier Marchal
En quoi tu te retrouves dans Sarah ?
À ce moment-là, j'étais dans un travail personnel assez important et profond. Régler des choses douloureuses, comprendre mon passé... c'est aussi un peu l'histoire de Sarah. Elle a un deuil qu'elle n'a pas fait et qui l'empêche d'être elle-même. C'est quelque chose que j'étais en train de faire à ce moment-là. Ce qui nous lie, ce sont les épreuves de la vie. J'étais en train de faire ce qu'elle n'a pas fait, se retourner vers le passé et des moments douloureux qui nous empêchent d'être nous-même. Je me suis dit que j'avais des choses personnelles à apporter à ce personnage.
Quelles sont vos plus grosses différences ?
J'ai eu un vrai travail de retenue à faire. Je suis plutôt expansive comme fille alors que Sarah est dans la retenue. Elle souffre beaucoup, mais j'ai aussi beaucoup souffert dans ma vie privée avant ce tournage. J'avais l'impression de la comprendre.
Comment te sentais-tu avant de tourner avec Olivier Marchal ?
J'étais très heureuse, j'étais ravie. Ça faisait assez longtemps que j'avais envie de le rencontrer. On a une connaissance en commun, mon coach justement. Il m'a d'ailleurs dit qu'il y a quelque chose de très similaire entre Olivier et moi. Je peux vous dire que je n'ai pas été déçue. On a très peu tourné ensemble dans la série, mais on avait l'impression de se connaître depuis longtemps. Il y a une vraie connexion humaine qui s'est faite, assez profonde. C'est vraiment quelqu'un d'extra, il a une sensibilité et une gentillesse très forte. Il m'a beaucoup touchée.
Je peux comprendre qu'on soit bloqué sur des images fortes comme la Star Ac
Dans une interview, Lorànt Deutsch a confié : "Au départ, elle incarnait à mes yeux la diva, la chanteuse et donc pas forcément l'actrice", avant de passer aux compliments. Il t'en a parlé ?
Non, j'ai aussi lu cette interview, mais ce qui est bien, c'est ce qu'il dit après. C'est génial. Ça m'a fait très plaisir de lire ses compliments, j'ai trouvé ça super. Mais je peux le comprendre car il n'avait peut-être pas vu mes précédents films. Et puis, c'est vrai qu'avec la Star Ac et toute cette époque-là, de comédies musicales, on peut avoir l'image de diva. Il ne savait peut-être pas que j'étais aussi actrice.
Ça te blesse qu'on puisse remettre en question ta légitimité ?
Pas du tout. Je peux comprendre qu'on soit bloqué sur des images fortes. Ça m'arrive aussi d'appeler un acteur par le nom d'un de ses personnages. La Star Ac, ça a énormément marqué. Maintenant, je pense que le temps fera son affaire. J'ai eu ça quand j'ai commencé à tourner mes premiers films. On pense à la chanteuse qui veut devenir actrice, mais j'ai toujours dit que je ferai les deux carrières en même temps. Mon premier film, je l'ai tourné au même moment que la tournée de la Star Ac. Je peux comprendre que les gens restent accrochés à une certaine image, surtout si on n'a pas suivi la carrière de cette personne-là après. Mais ce qui est génial, c'est que plus le temps passe, moins j'entends des choses comme ça.
Du coup, comment s'est passé le tournage avec Lorànt Deutsch ?
C'était génial. On a tellement rigolé, on s'est même découvert une passion en commun, parler avec l'accent canadien. On se retrouvait à parler avec l'accent canadien, c'était vraiment drôle. Ça m'a donné des fous rires. Parfois, il y a un vrai travail de concentration à faire, et puis avec la fatigue et la chaleur, on délirait un peu.
Juliette Katz est géniale
Et avec la YouTubeuse Coucoulesgirls (Juliette Katz) ?
Elle est géniale. J'ai adoré cette fille. On a beaucoup parlé et échangé, sur la vie, le travail personnel, sur des sujets très intéressants. On a passé des bons moments. C'était vraiment bien.
Tu peux nous en dire plus sur tes futurs projets dans l'acting ?
Il y a un film pour le cinéma. C'est un film d'auteur, un film indépendant réalisé par Michale Boganim. Il s'appelle Tel Aviv Beyrouth, c'est un film qui raconte une partie de la guerre entre le Liban et Israël. C'était très intéressant à tourner et génial de découvrir cette manière très libre de tourner. J'étais très épanouie pendant ce projet, j'ai vécu des moments extraordinaires. Et puis, j'ai tourné un film pour France 2. Il s'appelle Les Héritiers. Il devrait sortir cette année.
Tu serais partante pour rejoindre une autre série de TF1 ?
Ça dépend laquelle. Il faudrait que l'histoire me parle, qu'il y ait tous les ingrédients qui me donnent envie d'accepter, mais bien sûr, pourquoi pas.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.