"Absurde", c'est le mot que Benjamin Busnel utilise pour décrire le monde de l'entreprise, et qui correspond parfaitement au Département, mini-série loufoque. Elle relate les aventures de Camille Boulin (interprétée par Canelle Carré-Cassaigne), une jeune stagiaire qui intègre un service qui est dirigé par une bande de dingues, parmi lesquels Benoît Blanc et Matthias Girbig, les 2 patrons loufoques.
"On est un duo particulier parce qu'il n'est pas basé sur une différence de position mais plus sur la complémentarité. On est un peu interchangeable.", explique Matthias. Bien loin d'un Titi et Grosminet, ou encore d'un Laurel et Hardy, Benoit et Matthias ne font qu'un : "Notre duo est quasiment un seul personnage à deux corps et deux têtes. On est confondable", avoue Benoît. Ce à quoi Matthias ajoute "Dès qu'il y en a un qui baisse un peu de régime, l'autre est là pour le rattraper."
Un concept né "d'une contrainte de production et de création de vidéos". Et pour cause, aucun d'entre eux n'est habitué au monde de l'entreprise. "On a commencé à faire des sketchs pour YouTube qui se passaient dans des bureaux parce que c'était là où on tournait, gratuitement.", explique Matthias. "Ça nous a donné envie de creuser, d'aller un peu plus loin dans l'écriture", ajoute Benoit, pour qui l'entreprise est "l'angoisse absolue, le cauchemar !". A la poste, devant le distributeur de boissons : l'inspiration peut venir à chaque moment de la vie quotidienne "parfois c'est des conneries", avoue Matthias Girbig. "Il faut réussir à les adapter dans un cadre précis, celui du Département. Notre écriture est basée sur l'idée de surprendre".
D'abord réservée à YouTube, elle est, depuis début septembre 2016, diffusée également sur Canal +, tous les dimanche à 12h20. Un nouveau défi pour Benoit Blanc : "La télé impose un format, là où, sur internet, on était totalement libre." De même, les retours sont différents : "Avec Youtube, on est habitué à avoir un rapport direct avec notre public, on voit le nombre de vues, de likes, les commentaires auxquels on répond. Sur Canal, on ne sait pas du tout qui voit l'épisode, ce qu'il en pense.". Même si les retours de la chaîne sont bons.
Pour Canelle Carré-Cassaigne, que l'on a pu découvrir dans Fais pas ci, fais pas ça, c'est "l'inconnu complet" : "Tout est marquant sur le tournage.", nous a-t-elle confiés. "Ils ont tous trois milliards d'idées à la seconde, c'est dur de les suivre ! Au bout de trois jours de tournage, j'avais un peu l'impression de rentrer dans un trucs qui tourbillonne. Ça fait longtemps que je fais des castings, et c'est celui où je me suis le plus marrée ! Je jouais une scène où je parlais à une imprimante que je devais visualiser comme une plante verte et c'était très très drôle !"
Dans la première saison, on a pu voir des célébrités comme Seb La Frite, Vincent Tirel, ou encore Kemar, célèbre youtubeur au plus d'1,1 million d'abonnés. Un personnage que l'on pourrait bien retrouver dans la série : "son rôle n'est pas inintéressant à faire revenir. On a d'ailleurs déjà commencé à écrire certains épisodes où il revenait mais on n'a pas pu les faire pour des raisons de prod et de narration.", avoue Matthias. Niveau guests, le fait d'être désormais sur Canal change la donne ! "On a envie de chercher des gens plus du cinéma que du web, pare qu'ils n'auront pas forcément une position de guest à l'antenne.", ajoute-t-il.
Si certains comparent cette mini-série à Caméra Café, Matthias explique "C'est pas nécessairement une inspiration pour nous, même si c'est le pionner des programmes courts en France. Ce qui me déplaît entre guillemets, c'est cette référence à un truc qui est un peu vieillot, dépassé. Les programmes courts d'aujourd'hui n'ont plus du tout la même tête que ceux qui ont 15 ans." Benoit ajoute : "c'est pas le même type d'écriture, c'est juste le même sujet : l'entreprise ! Et encore, je n'ai pas l'impression qu'on parle de la même chose : l'héroïne, c'est la stagiaire, face à l'absurdité de ce monde là, au cauchemar qu'elle vit à chaque épisode." Matthias conclue : "Un gars, une fille se déroulerait en entreprise, on nous comparerait à Un gars une fille !". Et, on vous assure, ça n'a rien à voir...