Quiconque a souffert devant Dragonball Evolution (le truc de 2009 avec Emmy Rossum) sait que lorsque Hollywood s'empare de mangas et animés cultes, ça ne se passe jamais très bien. C'est dire si on l'a plutôt échappé belle en 2017 lorsque Rupert Sanders a réuni un casting quatre étoiles pour adapter... Et bien, l'une des plus grandes oeuvres de la culture japonaise aux côtés du Akira de Katsuhiro Ōtomo.
Oui oui, rien que ça. Et au passage, l'une des plus grandes oeuvres de science-fiction, tout court. Sacré palmarès. Ce film, tu l'as peut être deviné, c'est Ghost in the shell. Un blockbuster aux visions futuristes où l'on retrouve des superstars comme Scarlett Johansson mais aussi... la frenchie Juliette Binoche. Cocorico.
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Cette grosse machine érigeant en tête d'affiche une cyborg surpuissante (Scarlett donc) possède un univers si singulier (high tech, cybernétique, visionnaire) qu'elle a carrément convaincu l'une des plus grandes actrices françaises de combattre ses préjugés les plus immuables. On t'explique.
Dans Ghost in the Shell, Juliette Binoche incarne donc une brillante scientifique, le Docteur Ouelet, à qui l'on doit Major, la femme cyborg sur laquelle pourrait reposer le destin de l'humanité. Rien que ça. Un perso intéressant, puisqu'à la fois dépassé par sa création et un brin mégalo. Mais l'actrice Césarisée n'a pas tout de suite été convaincue : "La science-fiction n'est pas mon truc. Quand j'ai lu le scénario la première fois, je n'ai rien compris, parce qu'il s'agit d'un monde imbriqué dans un autre", a-t-elle confié en interview.
"C'est comme quand on lit Shakespeare pour la première fois : on n'y comprend rien. Mais quand on apprend certains mots et certaines références, cela devient drôle et exaltant", développe la star. Ce qui l'a finalement incité à dire oui ? L'ambivalence du Dr Ouelet, on imagine. La complexité de ce monde. Mais aussi, beaucoup plus pragmatique... "[Ses] enfants", dixit l'actrice hexagonale. Ce n'était donc pas écrit d'avance.
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Surtout qu'il est rare de voir des Frenchies s'incruster dans des prods hollywoodiennes de ce calibre. Hormis Binoche, on garde à l'esprit la Charlotte Gainsbourg de Independance Day 2, ou le Jean Reno de Godzilla. En tout cas pour le réalisateur Rupert Sanders, ce choix coulait de source : "Je voulais une femme authentique, une femme d'émotion", détaille-t-il dans les pages de Paris Match. Du pur Binoche donc.
Mais si Ghost in the shell a fini par convaincre l'actrice du Patient Anglais, c'est aussi un film qui a déchaîné les passions...
Effectivement, sa star, Scarlett Johansson, a également été mise sous le feu des projecteurs. Sur les réseaux, on l'a accusé de "white washing". C'est à dire ? D'incarner un personnage qui n'est pas du tout blanc à l'origine - vu qu'on parle là d'un classique de la "japanimation", l'animation japonaise. D'autant plus critiquable pour certains que la diversité est un vrai enjeu à Hollywood.
Ce qui n'a pas du tout empêché Mamoru Oshii, réalisateur de l'anime de 1995, de défendre ce choix, relate The Independent : "Si on va par là, Dark Vador ne devrait probablement pas parler anglais non plus. Je crois que l'expression artistique doit être libre de toute politique. Si c'est un remake, je ne pense pas qu'il soit nécessaire de rester fidèle à la façon dont les choses ont été exprimées dans l'anime".
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Un film qui fait beaucoup, beaucoup réagir donc.