Ce n'est pas seulement sa mise en examen que Nicolas Sarkozy va contester, mais toute la procédure qu'il va tenter d'attaquer. Mis en examen pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt, l'ex-Président va essayer de pointer les erreurs commises par le juge Gentil.
Mis en examen pour abus de faiblesse dans l'affaire Bettencourt par le juge bordelais Jean-Michel Gentil, Nicolas Sarkozy avait annoncé sur Facebook qu'il ne se laisserait pas faire. Il a décidé de contre-attaquer et devrait demander l'annulation de toute la procédure.
Ce n'est donc pas sa seule mise en examen qu'il tentera de suspendre, mais la procédure dans son intégralité. Me Thierry Herzog, l'avocat de l'ex-Président, tentera de mettre en cause une expertise réalisée le 7 juin 2011 au domicile de Liliane Bettencourt, qui avait abouti à déclarer la "sénilité" de l'héritière L'Oréal. Si cette expertise était annulée, les mises en examen pour "abus de faiblesse" le seraient aussi.
L'avocat pourrait également s'appuyer sur la définition du délit d'abus de faiblesse, plus stricte depuis 2009. La vulnérabilité de la victime doit désormais être "apparente ou connue de l'auteur" de l'abus alors qu'avant 2009, elle devait être "apparente et connue". Or, le juge Gentil aurait appliqué la nouvelle définition alors que les faits reprochés au fan du PSG sont antérieurs à cette date. Dernier point de contestation : le juge Gentil aurait saisi les agendas de Nicolas Sarkozy, alors qu'il bénéficiait encore de l'immunité présidentielle. Les éléments du dossier monté par Herzog sont sérieux et pourrait bien permettre à Sarkozy de tourner la page Bettencourt. Cependant ses démêlés judiciaires ne sont peut-être pas finis. Une enquête a également été ouverte sur l'éventuel financement libyen de sa campagne de 2007.