Après six longues années d'attente, Mathieu Valbuena va bientôt pouvoir tourner la page de l'affaire de la sextape dont il est la victime. Du mercredi 20 octobre 2021 au vendredi 22 octobre 2021 se tient en effet le procès de Younes Houass, Axel Angot, Mustapha Zouaoui, Karim Zenati et Karim Benzema, tous accusés - à diverses degrés, d'avoir participé à une tentative de chantage à l'encontre de l'ex-star de l'équipe de France avec pour objet l'une de ses vidéos privées.
Malheureusement, comme l'a déploré Maître Paul-Albert Iweins, l'un des avocats de Valbuena, la première journée de ce procès a été marquée par une absence de taille : celle de Karim Benzema, qui n'a pas souhaité faire le déplacement, la faute à un match de Ligue des Champions la veille et à la préparation du classico à venir en Liga ce week-end.
Une déception pour Mathieu Valbuena qui attendait avec impatience cette confrontation afin d'éclaircir son rôle dans cette affaire, mais qui ne l'a pas empêché de livrer son ressenti à ce sujet. Au contraire, l'actuel joueur de l'Olympiakos est revenu sans détour sur sa version de la conversation tenue avec Karim Benzema dans la soirée du 6 octobre 2015 à Clairefontaine lors d'un rassemblement avec les Bleus, durant laquelle l'attaquant du Real Madrid lui aurait donné quelques conseils pour régler cette affaire.
Or, selon le sportif, le récent vainqueur de la Ligue des Nations ne serait pas intervenu pour l'aider en tant qu'ami, ni à surmonter ce chantage. Au contraire, il lui aurait mis la pression afin de rendre service à l'un de ses proches, "Il a été insistant pour me faire rencontrer quelqu'un qu'il a présenté comme son frère, sans donner son identité, afin qu'il règle mon problème". Dans des propos rapportés par Le Monde, il a ensuite précisé, "Il a promis sur la tête de sa fille qu'il n'y aurait pas de copie de la vidéo. Je me suis dit que Karim faisait partie du chantage. J'ai l'impression qu'il voulait me faire peur et faire pression sur moi."
Un témoignage fort de la part de Mathieu Valbuena, qui ne s'est pas arrêté là. Après avoir confié qu'il était persuadé qu'une question d'argent se cachait derrière cette histoire (même si aucun montant n'a jamais été dévoilé), "On ne vit pas dans le monde des Bisounours : c'était impossible que je rencontre son homme de confiance gratuitement", le footballeur s'est notamment appuyé sur des écoutes téléphoniques entre Benzema et Karim Zenati (le fameux ami), durant lesquelles le duo se moquait de lui et de sa situation, pour confirmer son ressenti vis-à-vis du rôle de son ex-partenaire dans cette affaire.
A la question du président, "Quelle pouvait être la motivation de Benzema dans cette histoire ? Vous emmerder, favoriser Zenati ?", Valbuena a donc tout simplement répondu, "Karim n'avait pas besoin d'argent. Mais tout démontre qu'il ne voulait vraiment pas m'aider. Ce sera à vous de lui demander."
Actuellement poursuivi pour "complicité de tentative de chantage", Karim Benzema - qui a toujours assuré avoir pourtant voulu aider Valbuena, a donc vu sa défense se fragiliser à la suite de ce témoignage, mais également par l'analyse des écoutes téléphoniques et son absence du procès qui empêche aujourd'hui toutes les parties de l'interroger et de dissiper le moindre malentendu.
Faut-il alors imaginer une possible condamnation pour le joueur du Real Madrid ? Il faudra attendre la fin du procès pour le savoir. En revanche, Me Sylvain Cormier, l'avocat de Karim Benzema, a tenu à monter au créneau pour défendre son client.
Au cours d'une conférence de presse, ce dernier a tout simplement déclaré que le témoignage de Mathieu Valbuena n'était pas crédible. La raison ? Il serait, selon lui, motivé par de la rancoeur à son encontre, "Son calcul est simple et consiste à dire: 'Moi j'ai été écarté, je n'ai pas pu retrouver l'équipe de France, j'ai décliné sportivement'. Et en face, Karim Benzema survole le football mondial actuel. Donc je pense qu'il y a une forme de jalousie qui s'exprime aujourd'hui".
Malgré ces accusations, Karim Benzema reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à son jugement définitif. En cas de condamnation, l'attaquant encourt jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende.