Quatre jours après sa participation polémique à un rassemblement interdit en hommage à Adama Traoré - qui lui a valu d'être prise pour cible par un invité de BFMTV - Sandrine Rousseau a eu un accrochage avec Gérald Darmanin à l'Assemblée nationale ce mardi 11 juillet 2023.
La députée, qui a été comparée à un taliban par Eric Naulleau dans TPMP, a interpellé le ministre de l'Intérieur après qu'il a fait lever l'Assemblée pour les policiers morts en service. Elle a incité ses camarades à également se lever pour les victimes d'actions policières, avant de prendre à partie Gérald Darmanin.
"Vous avez préparé vos éléments de langage sur notre participation à une manifestation interdite. Que les immenses Martin Luther King, Gandhi et Mandela nous regardent, plus proche que des militants d'une Algérie indépendante nous écoutent. Eux qui ont bravé tous les interdits pour manifester au nom de la justice (...) Qui y-a-t-il de commun entre la répression violente des gilets jaunes, l'arrestation de Youssouf Traoré, les insultes et les menaces contre le jeune Souleymane, les dénonciations d'exactions violentes au moment de la mobilisation des réformes des retraites ... ? Je vous aide, la Brav-M, une unité dont est issu le policier qui a tiré sur Nahel, une unité visée par plusieurs enquêtes judiciaires...", lui a-t-elle lancé.
La réponse de Gérald Darmanin a été pour le moins cinglante. "Ce ne sont pas des policiers de la Brav-M qui ont tiré sur le jeune conducteur de Nanterre, ce sont des policiers de la DOPC. Ce sont des motards du 92 ! Je pense que dans votre démonstration, vous avez manifestement confondu des choses. Par ailleurs, je crois que vous vous payez un peu de mots. Que Gandhi et Mandela vous regardent, je crois que c'est un peu excessif...", a répliqué le ministre de l'Intérieur.
"En revanche, les Français vous regardent et je regrette ce tweet du 16 juillet - que vous avez depuis supprimé - : 'La police ne peut, ne doit pas tuer. Jamais, c'est un principe simple, un principe républicain. Le tir, même en cas de terrorisme, ne doit pas être l'option privilégiée. Il ne peut exister que dans des cas extrêmes'. C'est dommage qu'il ne vous reste pas quelques secondes, je vous aurais posé la question : 'Est-ce que vous pensez que le terrorisme est ou pas un cas extrême pour les policiers ?", a-t-il poursuivi tout en appelant son interlocutrice à condamner le slogan "Tout le monde déteste la police", entonné par les participants à la marche en mémoire d'Adama Traoré.
Après l'avoir interpellé sur le tweet où elle estimait que les pillages avaient à voir avec la pauvreté, Gérald Darmanin a enfoncé le clou. "Ce n'est pas Gandhi et ce n'est pas Mandela qui vous regardent, ce sont vos électeurs qui doivent se dire qu'ils se sont peut-être trompés...", a asséné à Sandrine Rousseau celui qui a eu un violent clash avec Apolline de Malherbe sur BFMTV.