Purebreak : Tu fais tes premiers pas en tant qu'actrice dans Profilage, la comédie a toujours été dans tes projets ?
Shy'm (Tamara Marthe) : Ça a toujours été dans mes projets. J'ai fait du théâtre quand j'étais au lycée pendant une année. C'était très court, mais ça m'a beaucoup marquée parce que j'étais encore très timide à cette époque-là. Ça m'a aidée à me rendre plus sociable, plus accessible. Et puis, ça fait des années que je me mets en scène dans mes clips. Entre temps, j'ai eu des propositions, mais je les ai refusées car les rôles me ressemblaient trop. En tout cas, ça m'a toujours plu. Rejoindre Profilage était l'occasion de voir ce que je valais.
J'ai envie de prouver qu'on peut réussir
Comment es-tu arrivée dans la série ?
L'un des directrices de casting m'a contactée pour me proposer de passer le casting. J'étais en concurrence avec d'autres comédiennes. J'étais remplie de stress et d'angoisse, je suis finalement allée jusqu'au bout. J'ai ensuite dû prendre des cours de comédie intensifs pendant trois semaines.
Ton annonce au casting a beaucoup fait réagir, qu'as-tu envie de répondre aux internautes réticents ?
C'est naturel. J'ai eu l'habitude au cours de ma carrière de faire face à ça. J'ai toujours fait des choix un peu fous, à risque. J'en suis consciente. C'est normal que les gens m'attendent au tournant. Ça m'excite encore plus parce que j'ai envie de leur prouver que c'est possible, qu'on peut réussir à faire beaucoup de choses. C'est pour ça que je travaille encore plus, j'ai envie de convaincre au maximum.
J'ai essayé de me défaire assez vite du personnage d'Adèle
Remplacer Juliette Roudet t'a mis une pression supplémentaire ?
Bien sûr et de succéder à Odile Vuillemin, qui était très appréciée aussi. Après, j'ai essayé de me défaire assez vite du personnage d'Adèle. Je me suis vraiment concentrée sur le personnage d'Elisa, son rôle au sein de l'équipe et l'intrigue. Je ne voulais pas refaire la même chose car ce sont des personnages très différents. On est sur une autre histoire. Ça permet de commencer quelque chose de nouveau.
Tu appréhendes le retour des téléspectateurs ?
Ah oui c'est sûr. On a fait un an de tournage, on était dans notre bulle. On fait un métier où on a envie d'être bien reçu par les gens. C'est certain que je vais être sur Internet lors de la diffusion.
Je n'aurai pas pu espérer mieux comme partenaire que Philippe Bas
Comment ça s'est passé avec Philippe Bas ?
Je n'aurai pas pu espérer mieux. J'ai eu beaucoup de chance d'avoir ce partenaire de jeu. J'ai commencé mes premières scènes avec lui, on a fait beaucoup de séquences ensemble. Il a été bienveillant et encourageant. Il a rapidement senti que j'étais fragile et peu confiante, ça m'a portée de tourner avec lui. Il ne m'a pas jugée, il a vite mis en avant mes points forts. Ça m'a donné beaucoup de force et ça m'a permis de jouer avec plus de liberté.
Tu te sentais comment avant le tournage ?
J'étais complètement angoissée. J'étais encore en apprentissage, j'ai tout découvert sur le terrain en commençant à tourner. Je n'avais pas envie de décevoir, mais j'ai très vite pris du plaisir. J'ai ressenti la même évidence que quand j'ai commencé la musique et la danse.
Quelle a été la plus grosse difficulté ?
J'avais tendance à éjecter les textes, à les dire assez vite, et à ne pas prendre la place du personnage. C'était compliqué de faire abstraction de ma timidité et de la gêne. Il y a eu quelques scènes pas évidentes et il a fallu que j'apprenne à jouer avec quelqu'un que je ne connaissais pas.
Dans la vie, tout le monde m'appelle Tamara
Pourquoi tu t'appelles Tamara Marthe et non Shy'm dans la série ?
Pour moi, c'était un mélange de deux mondes. Dans la vie, tout le monde m'appelle Tamara. Shy'm, c'est le personnage que je joue depuis 13 ans à travers la musique, mais en dehors, c'est Tamara donc c'était très étrange d'imaginer de mettre Shy'm au générique.
Elisa te correspond-elle ?
Le fait qu'elle ne me ressemble pas du tout, c'est ce qui m'a plu au départ. C'est un personnage qui est aux antipodes de ce qu'on connaît de moi. En revanche, c'était intéressant de voir que dans sa personnalité, on a beaucoup de choses en commun. Elle fait les choses à sa façon, elle n'aime pas qu'on lu ordonne des choses. Et puis, j'ai un album qui s'appelle "Caméléon", ce n'est pas pour rien. Elle est mystérieuse, on n'arrive pas à la comprendre tout de suite et plus ça avance et plus on se rend compte que c'est quelqu'un d'empathique.
Elle cache un secret, comment va-t-elle gérer ça ?
Elle vit au jour le jour, elle n'anticipe pas. Elle ne pense pas à mal et c'est pour ça qu'elle réussit à être apprivoisée par ses collègues. Ils vont vite se rendre compte que c'est quelqu'un de vrai. Ça la rend touchante et attachante.
Tu as des scènes où tu chantes, c'était une demande de ta part ?
Ce sont les auteurs qui ont écrit ça. Je pense qu'ils ont voulu faire un petit clin d'oeil à mon métier. Ça n'a pas été les scènes les plus faciles à tourner. Je me mettais la pression pour que ce soit parfait et que je ne fasse pas d'erreur.
Il a fallu que l'équipe se rende compte de ce que je pouvais faire
La saison a été entièrement réécrite, comment ça se fait ?
Il a fallu trouver ce personnage d'Elisa. Même si j'ai été prise au moment des castings, il a fallu que l'équipe se rende compte de ce que je pouvais faire. J'étais inconsciente de ça. Les premiers jours de tournage, on s'est rendu compte que j'avais d'autres palettes à exploiter. Au départ, Elisa était sobre et classique. Les auteurs se sont finalement inspirés de ma personnalité pour étoffer ce personnage qui devient encore plus dense dans sa façon d'être.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas mentionner sans citer PRBK.