En pleine crise migratoire, la chaîne de télévision privée polonaise TVN a décidé de diffuser une émission de télé-réalité sur des candidats qui iront vivre dans un camp de migrants. Baptisée "Go back to where you came from", soit "Reviens d'où tu viens" en français, elle est calquée sur le programme australien du même nom comme l'a indiqué le communiqué de presse relayé par TVN, relayé par Slate.
L'émission suivra ainsi six Polonais(es) qui devront parcourir le chemin inverse des migrants européens, de Berlin jusqu'en Irak. L'objectif de cette télé-réalité pas comme les autres ? "Vivre comme les réfugiés et avec des réfugiés pendant près d'un mois".
Il n'y aura donc aucune fête VIP à la façon de L'incroyable famille Kardashian, zéro plage paradisiaque de La Villa des Coeurs Brisés et pas une seule maison de rêve comme dans Les Anges ou Les Marseillais. Non, le but de cette émission est de montrer la réalité des choses et de faire vivre l'enfer des migrants à des candidats.
Ceux et celles qui participent à Go back to where you came from seront simplement munis de leur passeport, de leur téléphone et d'un peu d'argent. Ils partiront de Berlin en Allemagne, iront jusqu'en Hongrie avant de rejoindre la Serbie puis d'aller en Grèce. Une fois là-bas, les six candidats embarqueront dans un bateau pour traverser la mer méditerranée jusqu'au Kurdistan irakien, où ils vivront alors dans un camp de réfugiés parmi les migrants.
"Ce sera l'une des expéditions les plus difficiles de leur vie" a précisé la chaîne qui se demande : "Comment cette errance affectera-t-elle le point de vue des participants sur la migration? Cela changera-t-il la manière dont ils perçoivent leur propre vie ?". Conscient qu'il s'agit avant tout d'un sujet "controversé et sensible", Bogdan Czaja, le programmateur chez TVN, assure vouloir simplement contribuer au débat.
Si de nombreux internautes accusent la production de vouloir se faire de l'argent en profitant de la souffrance des migrants, Slate a cependant posté un sondage alarmant mené par le Centre de recherche sur l'opinion publique polonaise. Cette étude a notamment montré que "seulement 5% des citoyens et citoyennes polonaises pensent que les réfugiés et réfugiées qui fuient une guerre devraient pouvoir s'installer dans le pays, contre 14% en 2015". Un pays qui se ferme donc de plus en plus aux réfugiés.