Cette semaine, le top des films les plus visionnés du moment sur Netflix est très éclectique. Si La plateforme 2 détient toujours la première position malgré des retours négatifs de la part du public, il est suivi du près par le documentaire sur les frères Menendez, également les héros malgré eux d'une série. Pour autant, les abonnés semblent également apprécier la légèreté, puisque la troisième place est tenue par la comédie Trouble, alors que Yo Mama décroche la quatrième position du classement.
Porté par Claudia Tagbo, Sophie-Marie Larrouy et Zaho, le film suit trois mères de famille qui décident de créer un clip de rap après que leurs fils de 11 ans ont dévoilé un morceau particulièrement violent sur internet. À leur grande surprise, le titre des "daronnes" connaît un succès retentissant, sauf qu'elles ne connaissent rien à cet univers ! Fatou, Amandine et Samira sont vite dépassées par ce monde dont elles ignorent les codes et leur soudaine notoriété...
Si vous avez passé un bon moment de divertissement devant Yo Mama, vous ignorez peut-être que le film est inspiré d'une histoire vraie.
Amadou Mariko, co-réalisateur de Yo Mama avec Leïla Sy, s'est en effet inspiré d'une polémique survenue à Sarcelles en 2015, ville située en banlieue parisienne dont il est originaire, pour écrire le scénario de son film. A l'époque, des jeunes de 10 à 13 ans avaient mis en ligne un clip de rap où ils faisaient l'apologie du sexe, de la drogue, des armes et de la violence.
Face au scandale provoqué par le titre, un groupe de mamans avait tenté de répondre à leur façon. Et non, il ne s'agissait pas d'un clip de rap, puisque cette idée a par la suite été inventée par le réalisateur. "J'ai commencé à imaginer une suite où ces mamans auraient choisi la voix du rap pour s'adresser à leur progéniture", expliquait-il lors de la promo du film.
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Avec Yo Mama, Leïla Sy - co-réalisatrice, voulait sensibiliser les rappeurs aux messages qu'ils faisaient passer aux jeunes et aux personnes influençables : "Le rap étant le genre musical le plus écouté, il faut que les auteurs soient aussi conscients de leurs responsabilités et n'oublient pas qu'ils sont écoutés par des jeunes auditeurs. On ne donne de leçon à personne, mais on pose ça là." Et d'ajouter : "Si ça ouvre le débat, si ça permet de faire réfléchir aux messages qui sont diffusés dans les textes ou à l'image, ça ne sera que du positif. L'idée reste quand même de désamorcer pas mal de choses avec humour."
Quant à Amadou Mariko, il tenait à mettre en avant la difficulté des mères à élever leurs enfants dans les cités, où il est facile pour les jeunes de prendre de mauvaises décisions : "L'idée était de montrer que les mères sont là, mais que ce n'est pas évident d'élever un enfant. Un proverbe africain dit 'Pour éduquer un enfant, il faut tout un village' et c'est justement ça, cette entraide et cette solidarité essentielles entre ces mamans, que le film essaie de montrer."