Purebreak : L'enregistrement de cet album s'est fait très vite après la finale de la Nouvelle Star, et pourtant il était hors de question pour toi de ne faire que des reprises ou de chanter des textes tout prêts ?
Yseult : Après la Nouvelle Star, je ne voulais pas du tout retourner en cours. Je voulais vraiment faire de la musique, et je veux en vivre aujourd'hui. Alors on a travaillé pendant deux semaines seulement oui, mais je pense avoir quand même fait un album de qualité et surtout un album sincère et spontané. Même si on ne l'a pas vu pendant la Nouvelle Star, je suis auteur-compositeur ! Du coup Summer Love et L'Orage sont vraiment mes compos, et pour le reste j'ai participé à toutes les mélodies avec Da Silva, j'ai mis ma touche dans les textes...
Si les mélodies sont plutôt pop et dansantes, les textes sont par contre sombres ou du moins mélancoliques. C'est l'influence Stromae ?
Je suis comme ça. Je suis quelqu'un de mélancolique en permanence. Et en même temps à l'extérieur je suis très joyeuse, très expansive, un peu fofolle. Je voulais faire un album qui me présente, avec un vrai contraste entre les musiques et les paroles. Je ne me suis pas du tout inspirée de Stromae, mais si les gens pensent que ça y ressemble, je suis contente parce que c'est quand même un artiste impressionnant et un chouette type !
Tu disais dans une autre interview : "J'ai besoin d'avoir mal pour écrire" . Donc on ne verra jamais Yseult chanter une chanson légère et joyeuse ?
J'ai tendance à me mettre dans la catégorie des artistes torturés. Je sais que dans ma tête, on est plusieurs. Et quand j'écris, je suis toujours mal. Est-ce qu'un artiste est obligé d'être dans un mal profond pour pouvoir faire du beau ? C'est une vraie question que je me pose. Je trouve que la joie c'est cool dans la musique... mais pas dans les paroles. Un artiste qui plait, on en a vite fait le tour. Un artiste qui plait et qui ne plait pas, qui fait vraiment parler, là ça devient intéressant.
En fait, tu aimes bien déclencher une réaction auprès du public, qu'elle soit positive ou non ?
Maintenant que je peux m'exprimer comme je suis, j'en profite. Si j'ai envie de faire des pompons et ressembler à un démon, je fais des pompons et je ressemble à un démon. Si j'ai envie de mettre du rouge à lèvres noir, je le fais. Et plein de gens arrivent à s'identifier à moi. Ca me fait plaisir de voir qu'il y a des blancs, des noirs, des chinois, des filles, des gays, des hommes... qui me disent : "Tu es hors normes, grâce à toi on s'assume comme on est, on arrive à dire 'bye bye bye' [NDLR : du titre d'une chanson] aux gens, et on envoie valser les critiques"
Cet album a été enregistré il y a presque dix mois maintenant. Et je t'ai entendu dire que cet album ne te ressemble plus...
Je change, j'évolue très vite. J'aime bien changer de style. Je suis très volatile. Et c'est pareil dans mes chansons. Je les aime bien, mais j'ai vite envie de passer à autre chose. Mais ça c'est juste parce que je ne suis pas patiente ! Cet album je l'adore, et j'espère encore pouvoir le chanter pendant fort longtemps.
Si tu ne devais garder qu'un seul morceau de ce premier opus, ce serait lequel ? Pourquoi ?
Pour l'impossible, parce qu'il y a un côté sensuel, non chalant qui t'emporte. Quand je la chante, ça me donne une dégaine, une assurance. Ca parle d'amour, mais pas d'un amour nian nian. C'est l'histoire d'une personne qui devient complètement folle psychologiquement à cause d'un mec qui n'a pas compris qu'elle l'aimait.
Si tu sors cet album aujourd'hui, c'est grâce à ton aventure dans Nouvelle Star. Depuis la fin de l'émission, tu as surtout gardé contact avec Maurane...
Maurane c'est ma tantine. C'est comme une maman, elle regarde tout ce que je fais sur Facebook ou sur Twitter, elle me dit "ne rentre pas trop tard !" ou "dors maintenant". Elle m'a aussi invité sur son album pour un duo, c'était juste formidable ! J'ai gardé contact avec elle, Olivier Bas et Sinclair. Ils sont là en permanence, ils ont fait partie des premiers à écouter mon album. Je ne les considère plus comme des jurés, mais comme des mentors qui seront toujours là pour m'aider. Je sais que je pourrai toujours compter sur eux. C'est eux qui m'ont vu au début du début, je n'avais pas de fond de teint, pas de rouge à lèvres et pas d'audace... C'est eux qui ont vu quelque chose, que le public n'a pas vu d'ailleurs puisque j'ai perdu. C'est grâce à eux que je fais tout ça, que je peux m'exprimer aujourd'hui. Je leur dois tout.
Est-ce que tu as déjà regardé la nouvelle saison de Nouvelle Star sur D8 ?
Pas du tout ! Je suis contente qu'il y ait d'autres personnes qui soient à ma place. Parce que chacun doit avoir sa chance, et chacun doit profiter de son aventure. Et c'est pour cette raison que je préfère ne pas regarder. Je veux leur laisser vivre leur truc. J'espère les rencontrer en face à face, mais sans avoir d'à priori et sans savoir ce qu'ils ont fait avant.
Si tu devais donner un conseil aux prochains finalistes...
Je leur dirai surtout de garder les pieds sur terre. Quand on fait une émission avec plus d'un million de personnes qui regarde tous les soirs, ça peut vite vous monter à la tête. Je l'ai vu autour de moi. Il faut rester soi-même jusqu'au bout, qu'on t'aime ou qu'on ne t'aime pas.
La suite pour toi, c'est quoi ?
Des concerts, des festivals ! J'ai tellement hâte d'être sur scène. Je suis trop contente ! Je ne tiens plus ! Autant j'avais peur pour la sortie de l'album, autant la scène et le live ce n'est pas du tout de la peur, juste de l'excitation.
La dernière chanson que tu as écouté ? Uptown Funk de Marc Ronson et Bruno Mars
Le dernier film que tu as vu ? Le Père Noël est une ordure, mais c'est ma cousine qui m'a forcée !
Ta série préférée ? Gossip Girl
Ton appli préféré ? VSCO, une appli pour retoucher les photos
Ta marque de vêtements préférée ? COS et H&M pour tous les jours... et Balmain dans mes rêves !
Propos recueillis par Louise Wessbecher. Contenu exclusif. Ne pas mentionner sans citer Purebreak.com