La rentrée 2020 n'a pas été décalée malgré la pandémie, des mesures ayant été prises pour éviter la propagation du virus. Mais les clusters se multiplient déjà dans les facs et dans les universités en France. C'est Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation, qui a annoncé la mauvaise nouvelle dans un communiqué de presse relayé sur Twitter.
"Plus d'une dizaine de clusters au sein d'établissements d'enseignement supérieur identifiés" a-t-elle indiqué. Les établissements concernés sont Sciences Po Reims, Sciences Po Lille, l'université catholique de Lille, l'IAE de Marseille, l'université d'Amiens, l'université Rennes I, l'université de Nice, de Poitiers et de Bordeaux, l'ICAM à Toulouse, l'université de Nantes en 2e et 3e années de médecine, l'École des mines de Nancy, l'École centrale à Lyon comme l'a rapporté l'UNEF (l'Union nationale des étudiants de France).
Comme Olivier Véran qui avait annoncé de nombreux cas de coronavirus chez les jeunes en France et dans le monde qui seraient dû à un relâchement, Frédérique Vidal a pointé du doigt les étudiants pour leurs comportements. "Les dernières données confirment que la multiplication de nouvelles contaminations est majoritairement liée à des rassemblements privés (soirées étudiantes, privatisations de bars...)" a-t-elle écrit, trouvant aussi qu'il y aurait du "relâchement" dans les "gestes barrières".
"J'en appelle à la responsabilité de chacun afin de limiter la propagation du virus", a donc expliqué la ministre, qui a rappelé aux étudiants "le respect des consignes sanitaires, le port obligatoire du masque et le maintien de la distanciation sociale". "Je sais à quel point le contexte actuel est difficile pour vous tous, et tout particulièrement pour celles et ceux qui ont été privés de lien social du fait de la Covid-19 ces derniers mois. Hélas, nous pouvons tous être exposés. C'est pourquoi j'en appelle à votre engagement collectif, à votre responsabilité individuelle" a-t-elle ajouté.
Frédérique Vidal a aussi souligné : "Notre objectif à tous, présidents d'universités, directeurs d'école, enseignants, personnels, organisations étudiantes, est de faire que cette nouvelle année universitaire se déroule dans les meilleures conditions possible, en préservant votre santé et celle de vos proches, sans conséquence sur votre cursus et votre apprentissage".
La femme politique a même précisé que ces clusters ont forcé plusieurs facs et universités "à suspendre momentanément les cours en présentiel". Et elle a précisé à Ouest France : "Certains établissements ont commencé par accueillir les première année, puis ce sera le tour des années suivantes à partir de cette semaine. D'autres ont prévu des enseignements en roulement avec la moitié ou le tiers de la promotion en présentiel chaque semaine. On fait dans la dentelle. Chaque décision est prise au plus près du terrain".
Mais les étudiants français ont fait savoir leur colère sur les réseaux sociaux avec le hashtag #BalanceTaFac. Selon eux, le problème ce ne sont pas les soirées étudiantes mais le fait que les amphithéâtres soient bondés. Ils ont été nombreux à poster des photos et des vidéos des salles pleines à craquer et des couloirs de facs et d'universités qui sont tout autant remplis de personnes. Avec tout ce monde serré, impossible de respecter la distanciation sociale.
L'étudiant Maxime Lledo a d'ailleurs assuré dans Les Grandes Gueules sur RMC : "Il y a des milliers d'étudiants entassés dans des amphithéâtres surchargés. Dans les couloirs c'est la cohue, c'est surréaliste dans la plupart des facs. Les soirées étudiantes sont beaucoup plus safe que certains amphis ! On nous dit de passer notre temps dehors, la plupart des soirées se font dehors".