Eddie Murphy is back ! Malgré un retour sur Netflix il y a quelques années (pour le film Dolemite) on n'attendait pas forcément la résurrection d'Eddie Murphy, légende de la comédie et du stand up américain - ses spectacles, virulents et politiquement incorrects sont d'ailleurs disponibles sur la plateforme de streaming. Surprise : c'est de nouveau Netflix qui lui offre une visibilité dont il ne pouvait plus vraiment espérer...
Effectivement, c'est sur le site de visionnage que l'on pourra voir en ce mois de juillet Le flic de Beverly Hills 4, officiellement intitulé Beverly Hills Cop : Axel F. Un nouvel opus pour la saga initiée par Martin Brest (un concept imaginé par les producteurs Don Simpson et Jerry Bruckheimer), laquelle n'avait pas donné signe de vie depuis... Trente ans ! Trois décennies depuis le troisième opus, réalisé par le roi de la comédie John Landis.
Bref, Eddie Murphy redevient l'agent irrévérencieux Axel Foley l'espace d'un sequel très nostalgique. Et le comédien en profite pour se laisser aller à quelques souvenirs dans le cadre de la promo. Des bons... Et des bien moins agréables. Parmi eux ? Cette démonstration affligeante... De racisme.
Vous connaissez certainement le Saturday Night Live, véritable réservoir à révélations humoristiques : Dan Aykroyd, Mike Myers, Bill Murray, Amy Schumer, Tina Fey, Will Ferrel, Kirsten Wiig, Amy Poehler... Eddie Murphy y a également excellé. Et c'est justement ce show-là que mentionne la star dans le New York Times.
Pourquoi ? Car le comédien afro-américain ne s'est jamais remis d'une séquence en particulier de l'émission de divertissement. Même aujourd'hui et malgré quelques giga hits (Le professeur Foldingue, Dr Doolittle) il y pense encore. On vous explique : en 1995, Eddie Murphy est au creux de sa carrière. On est loin des glorieuses années 80. Dans le "SNL", David Spade en profite pour le tacler en dévoilant une photo de son dernier film, un commentaire acide à l'appui : "Regardez les enfants, voilà une étoile filante. Faites un voeu".
Derrière l'ironie cinglante, le message est clair : alors à l'affiche d'une comédie horrifique singulière réalisée un maître de l'horreur (Le vampire de Brooklyn de Wes Craven) Eddie Murphy ne serait plus que l'ombre de lui-même (ironique quand on sait qu'un vampire n'a pas de reflet). "A l'époque certains collègues humoristes étaient impitoyables avec moi, certains de leurs propos étaient vraiment racistes", tacle désormais Murphy. Concernant Spade, Eddie Murphy se souvient clairement s'être dit : "Je fais partie de la famille du Saturday Night Live, et tu te fous de moi comme ça ? Ça m'a blessé..."
"Tous les gens qui ont participé à cette émission, vous n'avez jamais entendu personne, aucun de leur collègue, plaisanter sur leur carrière ! C'était personnel. Et j'ai pensé que c'était raciste", achève le comédien. L'un des amis d'Eddie Murphy, et de Chris Spade, l'a également pensé : Chris Rock. Superstar du rire US (et 'tête à claques' littérale de Will Smith aux Oscars), Rock aurait affirmé à Spade qu'Eddie Murphy éprouverait toujours autant de ressentiment à son égard, des années après cette pique gratuite. Même en 2015, rapporte Entertainment Weekly, Spade évoquait encore cet épisode. "J'essaie de ne pas penser aux victimes lorsque je fais des blagues grossières, mais il y a parfois des conséquences", expliquait-il alors.
Beaucoup de bruit pour rien ? Peut-être pas. Eddie Murphy s'est toujours élevé contre les discriminations. Il y a trois ans encore, le comédien dénonçait le manque de diversité à Hollywood, incisif : "Un homme blanc est à la tête de l'industrie, ça a toujours été comme ça. J'ai pu surpasser cela heureusement. Cela fait 40 ans que je fais des films, et je n'ai jamais été dans l'incapacité d'en faire, car je suis un homme noir".