A quoi reconnaît-on un mythe ? Quand il suffit de balancer un surnom familier pour que tout le monde le visualise. C'est le cas de Sylvester Stallone, rebaptisé "Sly" par ses fans, et c'est aussi le cas de son rival de toujours (ils se sont réconciliés depuis leur âge d'or dans l'Hollywood des années 80) : Arnold Schwarzenegger.
L'acteur autrichien est effectivement au coeur d'un documentaire Netflix au titre très sobre : Arnold. Mais rien qu'à dire ce prénom, chacun sait de qui l'on parle. Parler, c'est justement l'intention du "Terminator", qui s'exprime largement dans ce programme déjà disponible sur la plateforme de streaming. Quitte à ressortir des souvenirs qu'il aurait certainement préféré oublier... Et qui remontent à sa tendre enfance.
Car Arnold Schwarzenegger n'a pas eu un "âge tendre" idyllique. Très loin de là même. Dans Arnold, il raconte : "Mon père n'était vraiment pas bien. Mon frère aîné Meinhard et moi, on se prenait des gifles... ou bien parfois des coups de ceinture", confesse la star de Predator. Le paternel en question, Gustav Schwarzenegger, demeure aujourd'hui sa grande hantise, quand bien même il est décédé en 1971, à l'âge de 64 ans.
Il faut dire que l'homme était... particulier. Dans les années cinquante, le pater familias occupait le poste de chef de la police municipale. Surtout, durant la guerre, il avait été un ancien membre du parti nazi autrichien. Il a fait partie du NSDAP dès la fin des années trente, à un niveau très bas hiérarchiquement parlant.
Souffrant qui plus est d'un syndrome post-traumatique de par son expérience des conflits, il aurait largement fait subir son ressentiment après la guerre à l'encontre de ses enfants. "C'était un tyran et un policier très dur", balance aujourd'hui son fils, qui ne mâche pas ses mots. On devine l'euphémisme...
"Mon enfance a été très rude. Et je savais que c'était pareil chez nos voisins, tous les gamins enduraient la même chose", poursuit dans le documentaire l'ex-gouverneur de Californie. C'est Arnold Schwarzenegger en personne qui avait tenu à ce que le passé de son père soit mis en lumière. Comme le rappelle l'Obs, il y a vingt ans déjà, l'acteur avait personnellement demandé au Centre Simon Wiesenthal de Los Angeles (USA), chargé de poursuivre les criminels de guerre, d'enquêter sur Gustav Schwarzenegger...
Des récits nauséeux qui nous renvoient à nos manuels d'histoire. Mais les violences faites aux enfants, elles, perdurent encore et toujours. C'est pour cela que la prise de parole "d'Arnold" compte autant. L'Organisation mondiale de la santé estimait en 2022 que jusqu'à 1 milliard d'enfants de 2 à 17 ans ont déjà subi des violences, qu'elles soient physiques ou psychologiques. Glaçant.