Il y a des choses qui ne se refusent pas dans la vie : gagner le gros lot à Euromillions (on a peut-être une technique par ici), une soirée avec Emily Ratajkowski, vivre un chassé-croisé entre les juillettistes et les aoûtiens en direct des locaux de Bison Futé avec la grande Valérie Maurice... Sans oublier le rêve absolu de décrocher un rôle culte dans un saga mythique au cinéma. C'est pourtant ce qu'a fait un acteur britannique à qui il a été offert de devenir le nouveau James Bond.
Cet acteur, c'est Rupert Friend. Et c'est lui qui a raconté ce refus dingue lors d'une interview avec Variety dans le cadre de la présentation au Festival de Cannes du film Asteroid City, de Wes Anderson, dans lequel il apparaît au milieu d'un casting fou aux côté de Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Tilda Swinton, Adrien Brody, Margot Robbie ou encore Hong Chau et Bryan Cranston.
L'histoire remonte à 2006, quand Pierce Brosnan laisse sa place après avoir joué l'agent dans GoldenEye, Demain ne meurt jamais, Le monde ne suffit pas et Meurs un autre jour. A peine âgé d'une vingtaine d'années, celui que l'on connaît aujourd'hui pour ses rôles dans Homeland ou Anatomie d'un scandale sort alors de trois films à la suite : Rochester, le dernier des libertins, Orgueil et Préjugés et Mrs. Palfrey at the Claremont. Loin d'être une star connue du monde entier, il se voit pourtant proposer de devenir le nouveau James Bond.
Mieux encore, l'équipe veut carrément faire évoluer le personnage, juste pour lui : "Nous aimerions vous proposer de jouer James Bond, mais en réinventant la saga. Nous voulons qu'il sorte directement de l'université". Flatteur. Et même si tout n'était pas garanti, la productrice historique Barbara Broccoli et sa directrice de casting, Debbie McWilliams, le mettent en confiance en lui avouant compter sur lui pour pas moins de trois films si ses tests de casting sont concluants.
Oui mais voilà, Rupert Friend est du genre réaliste et refuse avant même d'effectuer les tests en question. "Je me suis dit soudain 'Je pense qu'à ce stade de ma vie et de ma carrière, je suis trop jeune, je n'ai pas l'expérience, je n'ai pas le talent d'acteur et je n'ai aucun des coups durs de la vie - émotionnellement, psychologiquement, physiquement - qu'un grand Bond devrait avoir'" explique-t-il au magazine.
L'occasion ne se représentera pas. L'idée d'un James Bond sortant de l'adolescence est rangée au placard et c'est finalement Daniel Craig qui hérite du rôle pour pas moins de cinq films (Casino Royale, Quantum of Solace, Skyfall, Spectre et enfin Mourir peut attendre). A l'heure où la saga se cherche un nouveau James Bond et qu'aucune femme ne risque de décrocher le poste, les rumeurs se multiplient, le nom de Rupert Friend n'est jamais réapparu.
Les dernières rumeurs misent une grosse pièce sur James Norton (Guerre et Paix) après avoir vu défiler tout et n'importe quoi (c'est allé de Harry Styles à Henry Cavill en passant par Tom Hardy, Idris Elba, Lucien Laviscount d'Emily in Paris ou Regé-Jean Page de La Chronique des Bridgerton).
De quoi déprimer l'ami Rupert ? Pas du tout. Toujours auprès de Variety, il se dit même plutôt heureux d'avoir recalé l'idée d'enfiler la panoplie de 007 et tous ses gadgets : "à l'époque, non seulement le rôle aurait pu m'éclipser, mais j'avais l'impression que le rôle me dépassait en tant qu'acteur ou même en tant que personne. (...) Je risquais de faire couler la franchise, voire d'être le pire Bond qui ait jamais existé".
Qui a dit que tous les acteurs étaient complètement mégalo ?