De 1997 à 2019, Isabelle Chalençon était une chroniqueuse ponctuelle de Télématin sur France 2 - l'émission concurrente de Bonjour ! (TF1). Malheureusement, alors même que cette figure historique de l'émission était l'une des plus appréciées des téléspectateurs, l'aventure s'est terminée de façon brutale pour la journaliste.
Après avoir gagné aux prud'hommes contre France Télévisions en 2017 lors d'une procédure judiciaire de deux ans qui visait à faire requalifier son contrat en CDI, là où elle venait de passer 20 ans à cumuler les CDD, elle a par la suite été victime d'un burn-out. Et à en croire ses propos ce mardi 27 février 2024 sur C8, les coulisses de ce talk-show quotidien l'auraient déjà fait penser au pire.
Sur le plateau de Chez Jordan, Isabelle Chalençon a révélé que, ce mois-ci, cela faisait cinq ans qu'elle était "tombée malade". "Le 7 février, j'étais à l'antenne et là ça m'a choquée parce qu'il y avait un reportage sur le suicide. (...) Je vois le reportage et je me dis : 'Moi aussi, je vais me foutre en l'air, je vais me jeter sur les rails'" a-t-elle confié, encore émue par ce mal-être ressenti.
"Je me suis vue. J'y ai pensé. J'étais sur le plateau et j'ai fait un malaise..., a-t-elle ajouté, précisant que ce drame n'avait encore jamais été évoqué. Hors antenne, les pompiers sont venus, on a pris ma tension, j'avais 7 de tension (...) J'ai vu un médecin et il m'a dit 'Je vous arrête, ça ne va pas'. J'ai commencé à voir un psy et ça a été un engrenage".
Puis, après avoir envoyé un tacle aux RH de France Télévisions, "pour moi ce n'est pas une RH. Une RH c'est pour Ressources Humaines, mais ils n'ont rien d'humain", l'ancienne chroniqueuse, qui a été placée sous antidépresseurs, a déploré l'attitude de sa direction à l'époque.
Interrogée sur la raison de ce burn-out, Isabelle Chalençon, qui enchaînait également des rôles au sein du Figaro ou de l'émission C'est au programme (avec la requalification de son contrat en CDI, France Télévisions lui avait coupé 40% de son salaire en la faisant revenir à un échelon de débutante), a déclaré : "Je pense que ça a été la somme de travail".
Et de détailler ensuite : "Jusqu'en juillet 2018, à Télématin, on était un binôme. On avait de la chance. Grâce à William Leymergie [ex-animateur], les reportages étaient faits avec un réalisateur et une journaliste. Pour lui, il fallait faire de beaux sujets. Sauf qu'il est parti, il y a eu des changements. Ils se sont dits 'Il n'y a plus besoin de réalisateurs et la journaliste peut très bien faire ses sujets seule'." Or, ces conditions étaient évidemment intenables au quotidien.
Aussi, après un burn-out en 2019 et un arrêt maladie de deux ans, Isabelle Chalençon a finalement été contrainte de prendre une décision forte. "C'est le médecin de la sécurité sociale qui m'a dit : 'Il faut que vous sortiez de votre société, vous n'irez pas mieux. Il faut sortir. Faites-vous licencier pour inaptitude totale'", a-t-elle soufflé.
Un coup dur qui ne l'a pas empêchée d'aller au bout de son combat en provoquant une enquête interne. "J'ai eu une enquête de la sécurité sociale pour qu'on reconnaisse mon burn-out comme maladie professionnelle, ce qui est très rare", s'est exclamée la journaliste.
Des propos très forts et qui, aussi triste que cela puisse paraître, seraient loin d'être uniques. Tandis que de nombreux départs au sein de Télématin ont été recensés ces dernières années, l'ex-chroniqueuse a confessé : "On a été plusieurs dans l'équipe à avoir fait un burn-out, c'est compliqué."