Le fils d'une brillante anthropologue part à la découverte d'une tribu mystérieuse isolée en pleine jungle guyannaise. Mais le jeune homme, peu habitué aux expériences extrêmes, s'y égare un peu trop... Tant et si bien que sa maman finit elle-même par partir à sa recherche, épaulée par un lieutenant-colonel qui n'a de professionnel que le nom.
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Si ce pitch vous fait penser aux films d'aventures américains type A la poursuite du diamant vert ou simplement aux bandes dessinées de Tintin, ce n'est pas anodin. Car Terrible jungle, merveilleuse comédie aussi drôle que mésestimée à (re)découvrir ce 11 juillet sur TFX à 20h50, convoque un brin tout cela. Mais aussi Rambo, lorsqu'il s'agit de dépeindre le "mode survie" hilarant d'un Vincent Dedienne (le fiston en question) qui se croit un peu trop dans Man versus Wild.
Mais si cette farce exquise fait rire - aussi bien par l'autodérision de Catherine Deneuve, la mater familias du film, que par les bien connus freestyle de Jonathan Cohen, le lieutenant-colonel François-Yves - il aurait pu en être tout autrement. A dire vrai, Terrible jungle aurait pu être bien plus... Terrible. Et vriller à l'horreur pure !
On jubile devant Terrible jungle, qui loin de simplement singer les récits d'aventurier que l'on connaît tous (les explorations rocambolesques à la Indiana Jones), parvient à trouver son propre ton, entre exagérations, absurde et doux grain de folie. Un film à poser au plus près des comédies frenchies les plus réjouissantes, comme La loi de la jungle d'Antonin Peretjako. Et pourtant, sa genèse n'a rien, mais vraiment rien de marrante !
C'est même le coréalisateur du film, Hugo Benamozig, qui le raconte : Terrible jungle s'inspire de l'histoire vraie d'un ami des réalisateurs, anthropologue, qui se serait lui aussi aventuré au plus près d'une tribu, en Bolivie. Résultat ? "Il a vécu un enfer et a failli mourir", affirme le cinéaste. Rien que ça. Auprès de nos confrères d'Allociné, il poursuit : "À vrai dire, son histoire était drôle à raconter comme ça, à des amis, autour d'une table, mais elle n'avait rien de comique. Mais à l'écrit, c'est assez facile de faire ressortir la drôlerie d'une situation noire".
Il a donc fallu de peu pour que Terrible jungle ne devienne pas un film d'horreur à la Predator. Il faut dire que les jungles constituent l'un des décors emblématiques du cinéma à frissons - on pense au trauma Cannibal Holocaust. Tout était alors une question de dosage. "Une bagarre ridicule qui dégénère en ultra-violence, c'est amusant quand tu le racontes. Mais quand tu montres un type avec une machette dans le ventre, ça peut juste être glaçant !", observe encore Hugo Benamozig. D'autant plus que l'horreur ne s'est pas arrêtée là...
Effectivement, si le résultat à l'écran a pris la forme d'une comédie, sur le tournage, c'était... l'enfer. Boue, inondations, humidité extrême, matos qui tombe en panne, caméras cassées... L'environnement alentours s'est littéralement acharné sur l'équipe. Auprès d'Allociné toujours, Hugo Benamozig évoque même... "une éruption volcanique qui a bien foutu le bordel". Sacré programme. Pas de doute : la jungle était vraiment terrible.