C'est en 2001 que le premier film Fast and Furious est sorti au cinéma. 22 ans plus tard et malgré le décès de Paul Walker en cours de route, la franchise existe encore et c'est le 10ème épisode qui est aujourd'hui disponible dans les salles obscures. Une longévité impressionnante pour une saga sans scénarios et idées originales autres que "la voiture fait vroom vroom bang bang en défiant les lois de la gravité", qui tient véritablement du miracle.
C'est un détail que de nombreux fans ont oublié avec le temps, mais qui a tout de même son importance : la franchise Fast and Furious n'a pas toujours été portée par Vin Diesel. En dépit du succès du premier film, le comédien - que l'on associe désormais autant aux débardeurs blancs qu'à son personnage de Dom, avait étonnement refusé de participer à sa suite. A cet effet, c'était donc Tyrese Gibson qui était recruté en 2003 par le réalisateur John Singleton afin de lui succéder à l'écran avec son rôle de Roman Pearce.
Une absence inimaginable aujourd'hui, qui est d'autant plus amusante quand on en connait la raison. Aussi incroyable que cela puisse paraître, Vin Diesel avait refusé de participer à 2 Fast 2 Furious pour la simple et bonne raison... qu'il détestait le concept de suites épisodiques. "Je me souviens d'un diner à Londres avec des boss du studios où l'on célébrait le succès du premier film et l'un des gars m'avait dit, 'On doit en refaire un', s'est-il récemment souvenu auprès du magazine #Legend. Et j'avais alors dit à tout le monde, 'Vous ne pouvez pas recommencer. Ni y toucher. Il faut laisser ce film comme ça".
Plus loin, le comédien, qui se considérait "comme une idéaliste" à l'époque, a ajouté : "Je trouvais que si on venait à faire des suites comme le studio le voulait, en balançant des histoires les unes après les autres, ça risquait d'empêcher le premier film de devenir un classique. Quitte à faire une suite, autant le faire à la façon de Francis Ford Coppola avec Le Parrain. Mais ce n'était pas ce qu'ils voulaient faire. Ils voulaient juste capitaliser sur la marque et en abuser jusqu'au bout".
Un état d'esprit particulièrement ironique quand on voit l'état de la saga aujourd'hui, menée par ses propres envies et kifs égocentriques, mais qui l'avait néanmoins vu refuser un chèque XXL à l'époque. Selon les informations de la presse américaine, Vin Diesel serait en effet passé à côté d'un salaire de 25 millions de dollars en 2003 (ce qui équivaut aujourd'hui à près de 42 millions de dollars) uniquement pour respecter ses valeurs. Or, si cette position était tout à son honneur, celle-ci a tristement disparu avec le temps et l'a donc vu revenir dès 2006 dans Fast and Furious: Tokyo Drift à l'occasion d'un caméo final teasant un quatrième épisode avec lui.
Une déception de sa part ? Oui... et non. Pour cette apparition mystérieuse, sachez que l'acteur avait opté pour un move aussi improbable qu'ambitieux. Déçu par les échecs commerciaux de ses deux films Les Chroniques de Riddick et Dark Fury sortis en 2004, qui venaient ainsi mettre fin à son espoir de bâtir une nouvelle franchise à succès au cinéma, Vin Diesel avait alors négocié un deal inattendu avec Universal, le studio derrière ces deux licences.
Au programme ? En échange de son apparition dans Tokyo Drift pour laquelle il acceptait de ne pas être payé, il voulait obtenir les droits de Riddick pour produire lui-même une suite. Une requête WTF évidemment acceptée par Universal qui se savait gagnant à tous les niveaux, et qui a donc vu Vin Diesel s'inscrire durablement dans la famille Fast tout en s'embarquant dans une aventure aussi éprouvante que coûteuse. En 2013, au moment de la sortie du fameux troisième opus de Riddick, le nouvel ennemi de Jason Momoa confessait qu'il avait été contraint d'hypothéquer sa maison pour financer ce projet (on parle d'un budget de près de 40 millions de dollars).
De quoi mieux comprendre pourquoi il n'a cessé d'enchaîner les tournages pour Fast and Furious (il y avait des dettes à rembourser) et... presque donner vie à une happy ending. Si Riddick 3 n'a finalement pas été un énorme succès (moins de 100 millions de dollars récoltés au box-office mondial), le film a tout de même engrangé suffisamment d'argent à sa sortie pour permettre à la star de retomber sur ses pattes après s'être fait plaisir créativement parlant.