Alors que Sous la seine a explosé les audiences au moment de sa sortie sur Netflix, le réalisateur Vincent Dietschy - à qui l'on doit les films Julie est amoureuse ou Didine, estime avoir vu son idée lui être volée et demande dès à présent la suspension du long-métrage de Xavier Gens. En effet, cette nouvelle production de la plateforme de streaming reprendrait énormément de détails de Silure, son projet de film qui n'a jamais vu le jour, mais qu'il avait néanmoins déposé en octobre 2012 auprès de la SACD (société des auteurs) avec l'espoir de le produire un jour. Un vol supposé qu'il prend très au sérieux, au point d'avoir pris rendez-vous avec le tribunal judiciaire de Paris.
Ce 3 juillet 2024, celui-ci vient justement de donner son premier avis sur le sujet. Malheureusement pour le cinéaste, le tribunal l'a débouté en référé. S'il ne s'est pas prononcé sur le fond du scénario de Sous la seine et ses nombreuses ressemblances avec Silure, il a en revanche jugé "irrecevable" la plainte actuelle contre Netflix.
En cause ? Vincent Dietschy et son équipe ont poursuivi la filiale française de Netflix en justice, au lieu de s'en prendre au siège européen de la plateforme, situé aux Pays-Bas. Netflix France "n'est pas l'exploitante, l'éditrice ni l'hébergeur de la plateforme Netflix qui apparaît être la société Netflix International BV", explique l'ordonnance de référé rapportée par l'AFP. De fait, Vincent Dietschy a également été condamné à verser 3 000 euros à Netflix Services France pour compenser les frais de justice.
Cependant, tout n'est pas perdu pour le réalisateur. Dans une procédure distincte à celle contre Netflix, Vincent Dietschy a déposé une plainte contre les producteurs du film réalisé par Xavier Gens, toujours pour plagiat sur son projet de film Silure. Et à ce jour, cette plainte est toujours en cours.
Pour rappel, voilà ce que révèle le synopsis de Silure : "Une jeune femme policière, plongeuse à la brigade fluviale de Paris, se trouve confrontée à un phénomène naturel inédit, incarné par un gigantesque silure, terriblement agressif, et tueur d'êtres humains. Tandis que le monstre sème la panique dans la capitale, menaçant la politique du maire à quelques jours du choix de la ville qui organisera les Jeux olympiques, l'héroïne se retrouve en première ligne pour affronter cette figure du mal d'un genre nouveau." Une histoire qui ressemble effectivement beaucoup à celle mis en scène dans Sous la seine.
"Nous avons relevé pas moins de 135 points de contact entre le projet Silure et le film Sous la Seine", a récemment déploré Vincent Dietschy auprès du Parisien. "Même l'idée d'aller intercepter le poisson dans l'écluse du port de l'Arsenal, qui n'est quand même pas l'endroit le plus évident à Paris, c'était dans mon projet, a-t-il soufflé. On ne peut pas me dire que là encore, c'est une coïncidence".
Selon la plateforme de streaming, Sous la Seine a accumulé plus de 84 millions de vues, le classant comme le 4e film non-anglophone le plus regardé sur Netflix et le plus grand succès français. Si la plateforme avait dû le retirer de son catalogue, cela aurait donc été un sacré coup dur !