Billie Eilish n'ouvre pas seulement la voix pour décocher ses tubes lors de concerts incendiaires. Non, elle libère souvent la parole au sujet du sexisme dont elle témoigne très, trop régulièrement. Etre l'une des reines de l'industrie musicale actuelle l'y confronte beaucoup.
En couv' du dernier Variety, l'interprète de Happier than ever a posé le doigt sur une "hot take" qui risque de beaucoup faire réagir : les différences de traitement entre hommes et femmes dans la société. On la lit : "Personne ne dit jamais rien sur le corps des hommes. Si vous êtes musclé, c'est cool. Si ce n'est pas le cas, c'est cool. Si vous êtes mince, c'est cool..."
"Si tu as un corps de daron, c'est cool aussi. Si tu es un peu potelé, tout le monde en est content. Pourquoi ? Parce que les filles sont gentilles. Elles s'en foutent parce que nous voyons les gens tels qu'ils sont !" complète-t-elle.
Des propos qui vont clairement cliver sur les réseaux sociaux. Mais sont totalement cohérents si l'on suit un peu les prises de position régulières de la chanteuse. On te rappelle les bases.
Billie Eilish, qui trouve que son tube Bad Guy est "la chanson la plus stupide du monde", s'est toujours mobilisée pour dénoncer les remarques sexistes banalisées envers le physique des femmes, notamment des jeunes femmes, et tout le "slut shaming" qui en découle : le fait de déduire des "vérités" toutes faites sur la sexualité des meufs par rapport à leur tenue, leur attitude...
L'artiste ne mâche pas ses mots à ce sujet d'ailleurs, quitte à dire les termes : "J'ai des gros seins. J'ai des gros seins depuis l'âge de neuf ans, et je suis comme ça. C'est à ça que je ressemble. Parfois, vous portez quelque chose qui est vraiment révélateur, et tout le monde dit : 'Oh, mais tu ne voulais pas qu'on te sexualise ?".
C'est pour cela que la chanteuse a longtemps porté des fringues larges, pour ne pas susciter les jugements de ceux dont l'avis importe peu. Jusqu'à défrayer la chronique avec une légendaire couv' de Vogue en 2021, où, grimée en Marilyn, elle arborait lingerie et corset Gucci. Une rupture qui a suscité des commentaires bien déplacés et l'avait incité à s'exprimer : "J'ai passé les cinq premières années de ma carrière à être OBLITÉRÉE par ceux qui prétendaient que je serais plus sexy si 'j'agissais comme une femme'. Et maintenant, quand je me sens assez à l'aise pour porter quoi que ce soit de féminin, on dit que je me suis vendue, que j'ai changé".
"Je peux être les DEUX [plus ou moins féminine, ndlr]. LAISSEZ LES FEMMES EXISTER. FUNFACT : saviez-vous que les femmes ont de multiples facettes ?". Et aujourd'hui, à Vanity Fair, Billie Eilish se livre à une longue introspection à ce sujet : "Je n'ai jamais essayé d'empêcher les gens de me sexualiser. Mais longtemps, je ne voulais pas que les gens aient accès à mon corps. Je n'étais pas assez forte et suffisamment en sécurité pour le montrer. Si je l'avais montré à ce moment-là, j'aurais été complètement dévastée"
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"Peut-être que je ne me soucie pas vraiment d'être sexualisée parce que je ne me suis jamais sentie désirée ou désirable. Je ne me suis jamais sentie comme une femme, pour être honnête avec toi. Je ne me suis jamais senti désirable. Je ne me suis jamais sentie féminine. Je dois me convaincre que je suis une jolie fille", poursuit la star. Une prise de recul très douloureuse...
De quoi rappeler les mots qu'elle avait décochés dans une vidéo visionnée 38 millions de fois, "NOT MY RESPONSABILITY" : "Vous avez des opinions sur mes opinions, ma musique, mes vêtements, mon corps. Certaines personnes détestent ce que je porte. D'autres en font l'éloge..."
"Si je porte ce qui est confortable, je ne suis pas une femme". "Si je me débarrasse de ces couches de vêtements, je suis une salope".