Des mois après sa sortie en salles (le 14 février 2024), impossible d'oublier le défouloir critique dont a fait l'objet l'une des dernières superproductions Marvel en date, Madame Web. Les premiers pas de la très mésestimée comédienne Dakota Johnson dans le monde des super-héros - elle y incarne une hyper-clairvoyante aux dons arachnides - n'ont pas vraiment fait l'unanimité auprès de la presse cinéma. Enfin si... mais dans le mauvais sens.
"Long métrage sans envergure, au récit indigent et tissé d'évidences", selon Télérama, "film de super-héros préhistorique sans goût ni odeur" d'après Première, et plus encore "éboulement facturé plusieurs dizaines de millions de dollars, à fuir" si l'on en croit Ecranlarge, ce film, l'un des rares de l'écurie Marvel à avoir été mis en scène par une femme cinéaste, fut même qualifié "d'aberrant" par Les Cahiers du Cinéma.
Un accueil critique assassin pour un flop public relatif. Effectivement, le blockbuster n'aurait engendré que 100 millions de dollars de recettes du box-office, ce qui n'est pas très impressionnant pour une machine Marvel. Immense échec ? Pas forcément, puisque son budget était de seulement 80 millions de dollars. Il faut aussi prendre en compte le marché de la vidéo pour totaliser les recettes. De quoi assurer une rentabilité de justesse.
Mais alors, pourquoi tant de haine ? Et bien, Emma Roberts - qui incarne la mère de Peter Parker dans Madame Web (gage d'objectivité ?), a peut être une petite idée. C'est en tout cas ce qu'elle vient de dévoiler à la presse... Selon la comédienne, que l'on a pu voir récemment dans la série à succès American Horror Story, ce flop aurait été causé... par l'existence même d'Internet.
Elle l'énonce au magazine Variety : "Je n'ai pas peur de l'échec ou des avis négatifs sur ce que j'ai pu faire. Personnellement, j'ai adoré Madame Web. Je pense que la réalisatrice, S.J. Clarkson, a fait un travail incroyable." Malheureusement, ces qualités n'auraient pas été perçues à cause des internautes. S'il n'y avait pas eu la culture d'Internet, c'est-à-dire le fait tout aujourd'hui peut être tourné en dérision, devenir une blague ou un meme, je pense que l'accueil du film aurait été différent", a-t-elle soufflé, faisant échos à une réplique de la bande-annonce, jouée par Dakota Johnson, qui a rapidement été parodiée.
Vous avez bien lu, Emma Roberts estime que l'échec relatif de ce film serait donc dû aux railleries dont il a pu faire l'objet sur les réseaux sociaux. "Et c'est ce qui me dérange le plus : les gens se moquent de tout maintenant, tout est une blague !", poursuit la star en interview, dans des propos rapportés par Première. "Des choses fonctionnent ; d'autres pas. Tout le monde aime faire comme si on pouvait prédire ce qui va marcher ou non", cingle-t-elle.
Un argument qui tient la route ? Difficile à dire. Ce que l'on sait en revanche, c'est que la comédienne pointe du doigt quelque chose de perceptible : l'acharnement disproportionné dont peut faire l'objet une oeuvre d'art lorsque les premiers retours à son propos s'avèrent négatifs. L'accueil devient dès lors un concours à la saillie la plus négative et assassine. Une logique du "toujours plus" qui est totalement banalisée sur un réseau social comme Twitter. Dernier exemple en date ? La série The Acolyte de Disney+.
Un acharnement qui dans le cas qui nous intéresse, ne s'est certainement pas exprimé non sans une pointe de misogynie, en raison de son casting 100% féminin... La personnalité très clivante de sa star, Dakota Johnson, n'aidant pas à apaiser les paroles les plus virulentes.