Le 13 novembre dernier, Jesse Hugues et le groupe Eagles of Death Metal sont miraculeusement sortis indemnes du Bataclan où 90 personnes ont perdu la vie, tuées par un groupe de terroristes. Trois mois plus tard, les musiciens ont repris leur tournée rebaptisée "Nos Amis Tour" et seront en concert à l'Olympia à Paris ce 16 février 2016. L'occasion pour Jesse Hugues d'accorder une interview à Maïtena Biraben pour Le Grand Journal.
Dès ses premiers mots, l'émotion est intense, et des larmes coulent sur ses joues : "Excusez moi, je vais certainement être très ému (...) Je pensais que ce serait plus facile de parler de tout ça avec le temps, mais je n'y arrive pas, je suis désolé". Jesse Hugues parvient tout de même à s'exprimer sur le concert prévu ce soir : "Paris c'est plus qu'un simple show, plus qu'un concert de rock, c'est plus important que ça, ça va bien plus loin que du simple divertissement".
Et de préciser que non, Eagles of Death Metal ne jouera pas Kiss the devil - chanson qui coïncidait avec le moment où sont entrés les terroristes dans le Bataclan- à la demande de certains rescapés : "Ce n'est pas mon genre de laisser les méchants gagner ou prendre le dessus, mes tripes me disent de jouer cette chanson en premier avec un gros fuck aux méchants. Mais ce n'est pas approprié, je le comprends. On fera ce que veulent les jeunes".
Interrogé par Maïtena Biraben sur sa position pro-armes à feu, Jesse Hugues explique : "Je suis pour la iberté, je veux que tout le monde me comprenne, je ne veux tirer sur personne et je n'ai pas envie de me balader avec une arme. Mais je sais pas expérience, et d'autant plus maintenant, que Dieu a crée les hommes et les femmes, et les armes sont les seules choses qui les mettent à égalité".
Ce 16 février 20196 à l'Olympia, environ 900 rescapés et leurs proches pourraient venir assister au concert des Eagles of Death Metal. Un "périmètre sanctuaire sans stationnement et vide de piéton" a été installé dès cet après-midi autour de la salle de concert, comme le rapporte L'Obs. En plus d'une sécurité renforcée, une "équipe de 25 psychologues et psychiatres sera mobilisée durant l'événement" pour accompagner les rescapés en cas de besoin dans le cadre d'un dispositif mis en place "en collaboration avec les associations de victimes".