Purebreak : Comment es-tu arrivée sur le projet "Pour Sarah" ?
Eden Ducourant : Je suis arrivée par une voie très classique, qui est celle du casting. Le casting a été très long, il s'est étalé sur plusieurs mois.
Sarah était un rôle de composition
Qu'est-ce qui t'a donné envie de le rejoindre ?
Il y a tellement de choses. Il y a le scénario et le fait que ce soit une histoire vraie, le fait de la porter à l'écran. C'est inspiré de l'accident de Justine Rozon, la fille du producteur québécois de la série originale, qui a eu lieu en 2010. Ce projet est un mélodrame tellement porteur d'espoir, inspirant. Il faut garder garder la tête haute. Il y a aussi l'axe particulier de l'adolescence. J'avais envie d'explorer cette période-là. J'ai aussi adoré tous les personnages à la lecture. Ils ont tous quelque chose à défendre et tous leur place dans cette série chorale. Leur complexité, leur humanité vont se révéler. Et puis, il y a mon personnage avec lequel j'ai pu jouer plein de choses. Pour moi, il y a la Sarah avant accident, cette adolescente pétillante, mystérieuse en quête d'émancipation et de liberté, et après accident. La Sarah qui doit apprendre à se reconstruire. C'était un rôle de composition tellement riche. Le dernier truc ce sont les enjeux, ça parle d'amour, d'amitié, de l'adolescence, du couple, de la famille et de la bataille médicale.
Tu étais au courant de l'histoire vraie ?
Je n'en avais pas entendu parler. C'est un fait divers qui a fait beaucoup de bruit au Québec, mais il n'est pas arrivé jusqu'en France. Quand je me suis lancée dans ce projet là, j'ai bien évidemment lu les articles. Il y a eu beaucoup de presse à ce sujet.
As-tu rencontré Justine Rozon ?
Je n'ai pas pu la rencontrer, mais j'avais très envie de pouvoir échanger avec quelqu'un qui vit avec le handicap de Sarah. J'avais besoin de comprendre le fait de vivre avec une stomie et j'avais aussi une responsabilité à l'égard de toutes les personnes dont c'est le combat quotidien. Il y en a 80 000 en France. Du coup, j'ai pris contact avec Kangouroo Girl sur les réseaux sociaux. Elle a lancé le mouvement #lovemybag pour enlever la honte de vivre avec une poche intestinale. Je lui ai écrit en lui expliquant le projet et en lui disant que j'aimerais beaucoup la rencontrer. Elle m'a répondu de manière très enthousiaste. On a fait plusieurs FaceTime et je l'ai faite venir sur le tournage. Je voulais incarner ce personnage le plus justement et le plus fidèlement possible.
Comment t'es-tu préparée pour ce rôle ?
J'ai travaillé avec un coach plusieurs mois avant le tournage. C'était important pour moi parce que j'avais besoin d'explorer toutes les pistes possibles pour être disponible à la création avec le réalisateur.
Les scènes à l'hôpital étaient très intenses
Quelle a été la plus grosse difficulté dans le fait de jouer le rôle de Sarah ?
Les scènes à l'hôpital, les scènes où elle découvre que sa vie ne sera plus jamais comme avant. Elles étaient très intenses et prenantes à tourner physiquement et émotionnellement. En plus, on a commencé le tournage par là.
Y a-t-il un autre personnage que tu aurais aimé jouer ?
Ils sont tous intéressants. C'est génial de voir un portrait de tous ces personnages très différents, on a tous nos histoires, nos zones d'ombre. En fait, je trouve que Juliette Petiot et Charlotte Levy sont tellement bien dans leur rôle... C'est comme si on avait tous trouvé notre place dans ce projet. J'aime tellement Sarah que je n'y ai pas vraiment pensé.
Ma rencontre avec Clément Remiens s'est super bien passée
Comment s'est passée ta rencontre Clément Remiens ?
Ça s'est super bien passé. On s'est très bien entendus, on était très complices sur le tournage. On était à l'écoute l'un de l'autre, une vraie équipe, comme deux partenaires qui avancent ensemble dans la même direction. On est devenus amis aujourd'hui. C'est une très jolie rencontre.
Cela n'a pas été trop difficile de mettre en place une alchimie avec quelqu'un qu'on ne connaît pas ?
Ça a été pareil avec tout le monde plus ou moins parce qu'on n'a pas eu la chance d'avoir des lectures avant. Par exemple, Audrey Dana, qui joue ma mère, je l'ai rencontrée le premier jour dans la loge coiffure. Et là, il fallait attaquer une scène où je suis alitée avec tous mes hématomes.
Clément Remiens a dit que votre première scène ensemble a été compliquée, c'est vrai ?
Effectivement, ce n'était pas une scène facile. C'est une scène où on ne se parle pas vraiment, c'est vraiment un échange de regard. Forcément, on s'apprivoise durant les premières scènes, on se cherche un peu dans le jeu. En plus, c'était une scène assez difficile pour le personnage de Sarah, mais au moins, on a attaqué dans le vif.
Cédric et Sarah sont meilleurs amis, mais leur relation est assez ambiguë. Comment la définirais-tu ?
L'ambiguïté est le meilleur mot pour décrire ça. C'est une histoire d'amitié et d'amour entre Cédric et Sarah. Ils se connaissent depuis leur enfance, mais on ne sait pas trop ce qu'il y a entre eux. Ça reste un garçon et une fille qui basculent de l'un à l'autre sans vraiment savoir.
La série pose des questions et permet de réflechir
La série est centrée sur l'enquête, mais le vrai fil rouge sont les mystères autour des secrets des adolescents ?
C'est ça qui était très intéressant, l'adolescence est un monde trouble et secret. La série explore cet âge particulier, mais aussi la parentalité, la relation enfants-parents qui n'est pas simple. Tout le monde peut se projeter, on s'identifie à ces adolescents qui vivent à 100 à l'heure, qui veulent s'émanciper, et ces parents qui sont prêts à tout sacrifier pour sauver leurs enfants. On ne connait jamais ses enfants. Quand ils grandissent, ils échappent aux parents, ils commencent à faire leurs propres choix. Ça fait partie de l'apprentissage. La série pose aussi des questions et permet de réfléchir.
Quelle était ta technique pour te changer les idées pendant et après le tournage ?
Au début, on a enchaîné deux semaines à l'hôpital avec un rythme très intense de tournage. J'avais très peu de temps pour me retrouver avec moi-même. Après, quand on est parti tourner en région, on avait un peu plus de jours off. On pouvait décompresser. Avec Clément Remiens et Aure Atika, on a notamment fait des escapades pour découvrir la région, on s'est vraiment balader pour pouvoir se changer les idées.
Pas mal d'internautes comparent la série aux Bracelets Rouges, tu en penses quoi ?
Je comprends leur comparaison, je trouve que c'est un compliment. Oui dans le sens où il y a des adolescents où c'est le monde médical et on parle de la convalescence. Sur le plan médical, on peut comparer et on peut réunir les deux séries. Peut-être aussi, le réalisme et la sincérité. D'ailleurs, j'aime beaucoup cette série, elle est très réussie. Je souhaite le même succès à Pour Sarah.
Propos recueillis par Lola Maroni. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.