Et si c'était tout simplement l'un des meilleurs films de l'été ? Malgré quelques bonnes surprises très décriées (comme le réjouissant Trap de M Night Shyamalan) je ne suis vraiment pas loin de le penser.
Alors que la rentrée se profile, je suis allé découvrir en salles le tout premier film en tant que réalisatrice de Zoë Kravitz : Blink Twice. "Cligne des yeux deux fois", dans la langue de Molière (vous comprendrez le titre à la fin du film). Affolé par le caractère hyper intriguant de la promo (des affiches dans tout Paris présentant Channing Tatum en photographe inquiétant) et par le caractère insaisissable de ce projet...
Thriller ? Film d'horreur ? Film à twist ? Trip ? Tout cela à la fois, en vérité. Car avec cette histoire de milliardaire charismatique invitant deux jeunes femmes sur son île privée pour un long weekend festif, la fille de Lenny frappe fort, très très fort. J'en suis ressorti totalement sonné en tout cas. Je t'explique pourquoi.
En fait, Blink Twice a l'allure d'un film de vacances vaguement mystérieux, avec son îlot paradisiaque qui cache (on s'en doute vite) quelque chose de suspect (genre L'île du Dr Moreau), mais Kravitz va peu à peu invoquer... Les grands maîtres du cinéma d'horreur actuel, carrément. Parmi eux, Jordan Peele et Ari Aster.
Clins d'oeil parfois évidents à l'appui, on navigue donc dans un monde qui se réfère autant à Get Out (l'un des plus gros succès du genre) et à Midsommar. L'un pour l'ironie ravageuse et certains plans cultes, l'autre pour le côté hyper étouffant du huis clos, et surtout, la prédominance d'un personnage féminin complexe et attachant. C'est même le coeur du récit à mon sens, bien plus que chez Ari Aster et Florence Pugh !
>> C'est le plus traumatisant des films d'horreur féministes, il arrive sur Prime Video ! <<
Car par-delà sa satire à travers le personnage de Channing Tatum des gourous et autres "bros" addicts à Linkedin et aux podcasts de développement personnel, Blink Twice fait le choix de l'expérience sensorielle (un montage privilégiant les effets de déjà-vu, de boucles, de motifs redondants) pour nous immerger peu à peu... Dans un cauchemar éveillé qui vient dénoncer, en les exacerbant, les violences patriarcales.
Difficile de développer dans trop en dire, alors je préciserai seulement que cette dimension-là, qui va prendre de plus en plus de place sans jamais nuire à la tension et à la précision redoutable de la mise en scène (c'est même tout l'inverse à mes yeux), m'a furieusement fait penser à un néoclassique dans le genre charge féministe post-MeToo : le génial Promising Young Woman, qui érige Carey Mulligan en vengeresse salvatrice.
À l'image de cet ovni qui divise encore beaucoup, ce très perturbant thriller psychologique s'avère très frondeur - et quand même beaucoup plus sanglant, je te l'assure - dans sa dénonciation du patriarcat. Accroché au siège, sensation suscitée par un rythme et une réalisation très hypnotiques, brodés de motifs et de répétitions, je n'avais pas forcément prédit l'intensité du discours qui a finit par éclore... Violemment.
C'est une claque à mes yeux - ne serait-ce qu'en terme de mise en scène - et, surtout, un film qui dans ce qu'il va exprimer à travers le discours final du personnage incarné par Channing Tatum, se révèle beaucoup plus complexe que je m'y étais attendu, sur des sujets hyper "touchy" qui plus est. Sujets touchy c'est clair, mais nécessairement actuels, qu'il faut évoquer, dont il faut débattre... Le film je crois est aussi là pour ça.
Je te recommande l'expérience. Même si elle fait mal !
Difficile de développer dans trop en dire, alors je préciserai seulement que cette dimension-là, qui va prendre de plus en plus de place sans jamais nuire à la tension et à la précision redoutable de la mise en scène (c'est même tout l'inverse à mes yeux), m'a furieusement fait penser à un néoclassique dans le genre charge féministe post-MeToo : le génial Promising Young Woman, qui érige Carey Mulligan en vengeresse salvatrice.
À l'image de cet ovni qui divise encore beaucoup, ce très perturbant thriller psychologique s'avère très frondeur - et quand même beaucoup plus sanglant, je te l'assure - dans sa dénonciation du patriarcat. Accroché au siège, sensation suscitée par un rythme et une réalisation très hypnotiques, brodés de motifs et de répétitions, je n'avais pas forcément prédit l'intensité du discours qui a finit par éclore... Violemment.
C'est une claque à mes yeux - ne serait-ce qu'en terme de mise en scène - et, surtout, un film qui, dans ce qu'il va exprimer à travers le discours final du personnage incarné par Channing Tatum, se révèle beaucoup plus complexe que je m'y étais attendu, sur des sujets hyper "touchy" qui plus est. Sujets touchy c'est clair, mais nécessairement actuels, qu'il faut évoquer, dont il faut débattre... Le film je crois est aussi là pour ça.
Je te recommande l'expérience. Même si elle fait mal !