Purebreak : On a l'habitude de vous voir, Jessica et toi, en train de faire des bêtises. Pourtant, vous êtes en ce moment au coeur d'une intrigue plus sombre. N'est-ce pas trop difficile à jouer ?
Joaquim Fossi : On a eu des intrigues de comédie pendant 6 mois, et quand on nous a dit qu'on allait faire une arche scénaristique axée sur le harcèlement, on s'est dit que c'était génial pour nous, en tant qu'acteurs. Ça nous permet de montrer autre chose de notre jeu et qu'on n'est pas que des personnages de comédie. C'est une façon de prouver, en tant qu'acteur, ce qu'on pouvait faire et de montrer une autre partie de notre personnage. On a tout de suite été très enthousiastes. On a vachement préparé ce que ça allait être. La réalité du plateau est assez rapide et soutenue donc c'est dur de se concentrer parfois pour trouver l'émotion.
Vous aviez des techniques particulières ?
Garance avait une technique incroyable pour rester concentrée et garder un fil tragique sur toutes ses scènes : elle écoutait de la musique, alors que moi je me concentrais dans mon coin. On s'est donné des consignes comme celle de ne pas trop se voir entre les prises, même quand ce sont des prises très dures. Les pires n'ont pas encore été diffusées, ça va encore plus être dans le tragique ! On s'autorisait à se faire un câlin juste à la fin, justement pour garder cette séparation, cette tension entre nous deux. On a vraiment voulu que ça soit intense et on s'est vraiment poussés. Par exemple, pour la scène où Jessica fait un malaise dans le lycée, le réalisateur nous a poussés assez loin et je suis entré dans un état second, j'ai eu du mal à me calmer !
Jessica peut-elle se remettre de cette épreuve ?
Je n'en ai aucun doute. S'il faut qu'elle se remette de ça, elle va se remettre de ça. C'est une bonne question parce que, là où en est la diffusion, ce n'est pas évident pour elle, mais, il y a aussi la volonté de dire qu'on ne se remet pas aussi facilement d'un acte aussi violent qu'une agression sexuelle, de respecter le fait que des femmes subissent ça tous les jours. Il y a un vrai traitement de ce sujet dans la suite des épisodes.
Justement, cette intrigue intervient à un moment où les accusations d'agressions sexuelles pleuvent. La série veut-elle faire passer un message ?
Je pense qu'il y a une volonté de coller au quotidien des gens et d'essayer de retranscrire les problèmes de société qui sont bien réels. Aujourd'hui en France, il y a, par an, un nombre beaucoup trop important d'agressions sexuelles. Je trouve ça très bien qu'on arrive à parler de ce genre de sujet à la télé, à une heure de grande écoute, dans une série qui s'adresse à tout le monde parce qu'on a un public qui va de 7 à 77 ans, voire moins, voire plus. Même si c'est un sujet dont tout le monde parle, c'est génial de l'ancrer dans le quotidien de personnages qu'on voit tous les jours à la télé, de montrer comment ça peut changer le destin d'une jeune fille à tout jamais. C'est une jolie manière d'en parler et d'éveiller les esprits sur les réactions que peut avoir un entourage. Par exemple, le fait que tout le monde ne croit pas Jessica, je trouve ça très juste dans le sens où c'est souvent la réalité.
Comment Dylan peut-il aider Jessica à surmonter ça ?
Il va être égal à lui même et l'aider de manière très instinctive et très primaire. Ça va mal tourner, vous allez voir. La seule place juste de Dylan par rapport à Jessica, c'est d'être avec elle, de l'aider psychologiquement et de la soutenir. Quand il va justement essayer de se mêler à ce monde de grand et essayer de faire justice, c'est là que ça va s'aggraver.
Il est à l'origine de l'accident de voiture du proviseur ?
Eh non ! (rires) Vous allez voir !
Propos recueillis par Marion Poulle. Contenu exclusif. Ne pas reproduire sans citer PureBreak.com.
Retrouvez notre interview de Juliette Tresanini (Sandrine Lazzari) à ce sujet par ici.