Il suffit de faire un tour sur Twitter, Facebook, YouTube ou même dans la rue pour voir quelqu'un imiter un personnage de Kaamelott, réciter des répliques de la comédie et rappeler à tous ceux qui l'entourent qu'il s'agit de la meilleure série française. De quoi nous rappeler l'impact de Kaamelott sur la pop-culture chez nous, mais pas nécessairement flatter l'ego d'Alexandre Astier.
A l'occasion d'un entretien avec Première, le créateur de cet univers - qui reviendra cette année au cinéma, s'est vu rappeler ceci, "Les fans de Kaamelott sont l'une des communautés les plus visibles du net français. On leur reproche même parfois d'être trop visibles. Vous seriez capable de dresser le portrait-robot de l'un d'entre eux ?". Réponse de l'intéressé, "C'est assez compliqué, parce qu'il y a des fans de Kaamelott qui se plaignent des fans de Kaamelott (rires). Il y a de tout."
Puis, Alexandre Astier l'a précisé, il se sent quelque peu déconnecté de cette fan-attitude qui fait tant parler, "Je crois, au fond, que je n'aime pas la figure du 'fan'. J'aime le public. Les mecs qui viennent déguisés en Arthur, je ne me sens pas particulièrement flatté par ça. Ils vivent un film à eux, ils ont une communauté à eux, ils ont trouvé des potes, des amours... (...) Je préfère garder ma position privilégiée, dans ma tour."
Une déclaration qui peut surprendre tant il est rare de voir une création française connaître un tel culte, mais qu'il explique simplement, "Je sais qu'on est censé dire aux fans qu'on les place au-dessus de tout... Bah moi, je me mets un tout petit peu de travers. Je rends surtout hommage au public. A ceux qui viennent en famille."
Il faut dire que cette distance qu'il semble s'imposer est surtout un moyen parfait pour lui de continuer à créer sereinement. "Moi, je ne fais pas du fan service. Je préfère prévenir : il suffit qu'on m'emmerde trois fois en disant 'fais plus rouge' et je vais faire plus bleu" a-t-il ainsi révélé à Première, "Mon boulot c'est de surprendre, pas de donner ce qu'on attend. Si jamais je donne ce qu'on attend, ça veut dire que je n'ai pas bien travaillé."
De fait, en évitant de s'impliquer davantage dans cette communauté et en la vénérant plus que de raison - ce qui n'a pas que des effets positifs, en témoignent les créateurs de Rick & Morty, il s'assure une liberté préservée, et pour nous un résultat fidèle à nos attentes, "J'ai de la chance d'avoir des gens qui me suivent. Et je leur lance ce message : 'C'est pas vous qui racontez, c'est moi'. Donc je m'autorise à vous déplaire, ça fait partie du deal. Je signe et je fais comme je veux. C'est ça mon boulot. Pas de vous convenir."
En même temps, difficile d'être déçu si l'histoire reste la sienne et non la nôtre.