La vie bien rangée du sergent Dutch Van Den Broeck s'écroule lorsque sa femme disparaît dans un tragique accident d'avion. Très vite, ce grand nom de la police de Washington découvre qu'il y a anguille sous roche : avant le drame, son épouse a rencontré quelqu'un dont elle n'aurait pas du croiser la route.
Mari endeuillé, forces de l'ordre, secrets bien cachés, enquête haletante, fuite... Sur le papier, L'ombre d'un soupçon marche sur les pas de ce qui fut durant les années 90 le plus grand film de Harrison Ford : Le Fugitif. Hélas, ce thriller qui revit complètement sur Netflix en squattant le top des films les plus vus de la plateforme n'a pas eu droit au même accueil critique et public. Et pourtant, cette oeuvre trop méconnue sortie en 1999 bénéficie du talent d'un très grand cinéaste...
Et si L'ombre d'un soupçon était un film beaucoup trop sous coté dans la filmo de la star ? Ce thriller hollywoodien ne manquait pas d'éléments typiques du genre : suspense, intrigue politique (il est question du Congrès), twists à rallonge, et même duo glamour - puisqu'Indy partage l'affiche avec Kristin Scott Thomas (Le patient anglais), la plus classe des actrices britanniques (naturalisée française). Pourtant, il a été boudé par la presse, et au box office. Une réception glaciale que le temps pourrait corriger.
C'est dur : cette histoire aux sombres révélations s'inscrit pourtant dans la veine de ce dont Harrison Ford s'est fait une spécialité à l'époque. A savoir ? Les films qui l'ont érigé en icône d'action vieillissante (déjà) mais solide. Ennemis rapprochés, Air Force One (où il joue un président des Etats-Unis qui flingue ses assaillants en plein vol, une certaine idée de l'Amérique), Jeux de guerre... Avec, souvent, un grand mélange de patriotisme, de paranoïa ou d'espionnage. Des histoires d'individus engagés dans un système qui les dépassent.
L'ombre d'un soupçon ne révolutionne pas le genre mais cependant, on le doit à une légende : Sydney Pollack, l'un des grands cinéastes américains des années 70. Le réalisateur de Les hommes du président (sur le scandale du Watergate) et Les trois jours du condor retrouve ici l'un de ses genres favoris, le thriller politique. Le rythme haletant du film nous renvoie également à ce qui dans les années 90 fut son plus gros succès : La firme, avec Tom Cruise. Une autre histoire vertigineuse de soupçons et de manipulations.
Autant d'éléments qui contribuent à l'intérêt du projet, d'autant plus que c'était la seconde fois - juste après la comédie romantique Sabrina - que la star des Indiana Jones et de Star Wars collaborait avec Sydney Pollack. L'année suivante, Harrison Ford va d'ailleurs retrouver le genre du thriller, hitchcockien celui-ci, en jouant un très étonnant rôle dans un film lui aussi trop méconnu : le Apparences de Robert Zemeckis.
Une énième production sous cotée à redécouvrir fissa...