Ce 18 février 2016, la cour d'appel de Versailles a rendu son verdict : le rappeur Orelsan est relaxé dans son procès pour "provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence" envers les femmes. Pour la cour, le rap "est par nature un mode d'expression brutal, provocateur, vulgaire, voire violent puisqu'il se veut le reflet d'une génération désabusée et révoltée", rapporte LeMonde.fr Pas question donc de sanctionner les paroles de l'artiste "au titre des délits d'injures publiques à raison du sexe ou de la provocation à la violence, à la haine et à la discrimination envers les femmes" car cela "reviendrait à censurer toute forme de création artistique inspirée du mal-être, du désarroi et du sentiment d'abandon d'une génération en violation du principe de la liberté d'expression".
Pour rappel, Orelsan avait été condamné à 1 000 euros d'amende avec sursis pour injure et provocation à la violence à l'égard des femmes par le tribunal correctionnel de Paris en mai 2013. Un procès intenté par plusieurs associations féministes parmi lesquelles Les Chiennes de Garde ou la Fédération nationale solidarité femmes après un concert du réalisateur de Comment c'est loin donné au Bataclan en 2009. Parmi les propos visés par ces associations, les paroles "Renseigne-toi sur les pansements et les poussettes, Je peux faire un enfant et te casser le nez sur un coup de tête" ou "J'respecte les schnecks [les filles] avec un QI en déficit, celles qui encaissent jusqu'à devenir handicapées physiques" du titre Perdu d'avance.