Il n'est pas rare que certaines scènes d'un film qui ont été tournées finissent par disparaître au moment du montage. Et c'est généralement toujours pour une bonne raison (problème de rythme, pas assez impactantes, des défauts de réalisation / acting...). Cependant, il arrive parfois que ces séquences soient plus importantes qu'on ne le pense et auraient pu, en cas de diffusion, changer totalement notre perception vis-à-vis de l'histoire ou d'un personnage.
Et c'est notamment ce qui s'est produit avec Jack Sparrow, le célèbre héros incarné par Johnny Depp dans la saga cinématographique Pirates des Caraïbes. A l'occasion du tournage de l'épisode Jusqu'au bout du monde (2007) - le troisième film de la franchise également portée par Orlando Bloom et Keira Knightley, une scène très spéciale avait été tournée, avant d'être coupée de la version finale.
Dans l'extrait en question, on y retrouve le légendaire capitaine du Black Pearl - alors prisonnier par la East India Trade Company, en pleine discussion avec Lord Cutler Beckett (Tom Hollander). A cet effet, ce dernier se remémore que, par le passé, il avait engagé Sparrow pour livrer une cargaison en son nom, mais que le pirate avait finalement fait le contraire et avait donc permis à cette cargaison de retrouver sa "liberté". Ce à quoi Jack Sparrow répond : "Les gens ne sont pas des marchandises."
Et à la question, "Mais de quoi était-il vraiment question avec cette cargaison ?", la réponse est simple : Jack Sparrow - qui était encore un marin à l'époque, avait été missionné pour livrer un groupe de 100 esclaves en échange d'une grosse somme d'argent. Toutefois, conscient du danger qui attendait ces esclaves, le personnage avait préféré offrir la liberté à chacun. Un choix fort mais loin d'être sans conséquences puisque, par vengeance, Lord Cutler Beckett avait alors fait brûler le Black Pearl (qui était encore intitulé le Wicked Wench) avant de punir Sparrow en lui conférant le titre de pirate...
Une séquence - désormais disponible sur YouTube et dans les bonus DVD/Blu-ray, que les fans auraient néanmoins aimé découvrir au cinéma. Et pour cause, en plus d'expliquer pourquoi les deux personnages sont des ennemis de longue date, celle-ci vient apporter une humanité supplémentaire à Sparrow, alors même que l'égoïsme et l'égocentrisme de cet anti-héros sont souvent prédominants à l'écran.
Heureusement, les producteurs se sont légèrement rattrapés ensuite avec le 5ème film, La Vengeance de Salazar (2017) qui a permis d'explorer un peu plus l'histoire de Sparrow et ce qui se cache derrière sa carapace.
Article écrit en collaboration avec nos collèges espagnols de adorocinema.