C'est le projet d'une vie. Après une carrière ponctuée de succès (Les Incorruptibles, Jusqu'au bout du rêve, Robin des bois, Bodyguard) et d'échecs (Waterworld, Postman), de reconnaissances critiques (JFK, le triomphe aux Oscars de Danse avec les loups, Un monde parfait) ponctuées d'une longue traversée du désert et de renaissances inespérées (la série à succès Yellowtone où il est acteur et producteur), l'iconique Kevin Costner a décidé que plus aucun obstacle ne se mettrait au travers de sa route pour réaliser ses rêves d'artiste.
Metteur en scène expérimenté par-delà son statut de star, Costner n'aime aucun autre genre autant que le western : par-delà le phénomène Danse avec les loups, son premier long en tant que réalisateur, sortait il y a vingt ans Open Range, son second film de cinéaste et un autre très beau spécimen du genre. C'est un film tout aussi mélancolique mais plus ambitieux encore que désire désormais délivrer l'acteur. Car il sera en quatre parties, excédant de fait les six heures de grand spectacle. Et surtout, il est entièrement auto financé !
Kevin Costner a mis de ses propres pépettes, autrement dit des dizaines de millions de dollars, pour qu'aboutisse Horizon : une saga américaine, le nom de cette nouvelle trilogie de westerns, dont le premier opus devrait envahir nos salles dès le 26 juin prochain. Une véritable "saga américaine", pour paraphraser le sous-titre français de cette nouvelle série de films prometteurs. C'est tout simplement le pari le plus fou de sa carrière...
Si ce projet compte autant pour Kevin Costner, c'est qu'il a beaucoup investi dedans. Littéralement. A la production, Costner a injecté près de 38 millions de dollars de son argent personnel, relatent nos confrères d'Allociné, lesquels comparent carrément Horizon à la saga... Avatar de James Cameron, autre "projet d'une vie" s'il en est. Et cela fait depuis 2003 que Kevin Costner cherche à lancer ce tournage...
C'est en marchant sur les pas d'un très grand cinéaste, Francis Ford Coppola, que Kevin Costner a pensé le financement pas forcément évident de Horizon. Effectivement, Coppola à l'unisson s'est résolu à l'exercice de l'autofinancement afin d'enfin pouvoir donner vie à Megalopolis, un projet pharaonique qu'il conservait à l'esprit depuis des décennies - et qui a finalement été présenté au dernier Festival de Cannes. Edition au sein de laquelle fut également projeté le tout premier volet de la saga imaginée par Kevin Costner ! Aucun hasard.
"Ce n'est pas un braquage de banque. Ce n'est pas une intrigue cadrée. C'est un voyage. Et j'espère qu'il sera intéressant. J'espère que vous aurez l'impression de voir de vraies personnes prendre de vraies décisions dans un pays qui était ouvert, alors qu'il n'y avait rien", a tenu à faire savoir l'acteur en conférence à Cannes. Le magazine Première rapporte ses mots : "Quand j'aurai fini le quatrième film de la saga Horizon, j'aurai dépassé la barre des 100 millions de budget !". Autant dire que l'enjeu est de poids.
Pour savourer Horizon dans sa plus limpide cohérence, il faudrait évidemment attendre la sortie des quatre opus. Et prendre son courage à demain pour affronter une séance qui devrait totaliser... dix heures de métrage. Mais ce serait faire un mauvais choix que de ne pas donner la force nécessaire à un metteur en scène qui se réclame des plus grands et le démontre avec force ambition. On s'impatiente de voir ce projet mégalo.