En 1993, Phillip Noyce dévoilait au cinéma Sliver, un thriller interdit aux moins de 12 ans adapté du roman éponyme d'Ira Levin. Ce projet ne vous dit rien ? C'est normal. Doté d'une note moyenne de 18% attribuée par la presse sur Rotten Tomatoes et nommé 7 fois aux Razzie Awards (les Oscars des pires productions), ce film est tellement mauvais que tout le monde souhaite l'effacer de sa pensée, à commencer par ses acteurs.
Et parmi les personnes qui regrettent le plus d'avoir participé à cette adaptation, on retrouve notamment Sharon Stone. Récompensée du Stinkers Bad Movie Award de la "pire actrice" pour sa performance à l'écran, la comédienne - nommée trois ans plus tard aux Oscars avec son rôle dans Casino, ne garde que des mauvais souvenirs de cette aventure.
Invitée du Louis Theroux Podcast cette semaine, elle n'a pas hésité à confier que tout le monde savait, dès l'époque du tournage, que ce film serait un naufrage et un boulet dans la filmographie de chacun. En cause ? Un scénario bidon, mais surtout... un manque d'alchimie flagrant entre elle et William Baldwin, son partenaire de jeu. À tel point qu'un producteur aurait même tenté de sauver le long-métrage avec une idée complètement folle.
"Robert Evans [ancien boss de Paramount Pictures] faisait les cents pas dans son bureau et m'expliquait qu'il avait couché avec Ava Gardner et qu'il fallait que j'en fasse de même avec William Baldwin, afin de l'aider à améliorer son jeu", a-t-elle soufflé.
Oui, à en croire Sharon Stone, le comédien était tellement nul sur le plateau qu'on lui aurait demandé de franchir la ligne dans le but de sauver sa performance : "Il me disait que si je couchais avec William, alors on arriverait à obtenir une alchimie à l'écran, ce qui sauverait le film". Et forcément, cette proposition - qui sous-entendait également qu'elle était trop coincée et pas assez libérée pour un tel rôle, ne lui aurait pas du tout fait plaisir. Encore moins quand on sait que, un an auparavant, elle mettait tout le monde d'accord avec le film Basic Instinct.
"Je n'avais pas eu besoin de baiser Michael Douglas. Michael se contentait de venir sur le plateau en sachant comment gérer les marques, sortir ses répliques. Il répétait et assumait, a-t-elle balancé, encore agacée trente ans après. Mais d'un coup, je me retrouvais dans un milieu où il fallait que je couche avec des gens pour arriver à jouer".
Des propos très forts qui, sans surprise, ne sont pas passés inaperçus. Et surtout pas auprès du principal concerné. Si William Baldwin n'a effectivement pas le niveau et le talent de son frère Alec (multi-récompensé grâce à son rôle dans 30 Rock, nommé à l'Oscar pour sa performance dans The Cooler), il refuse l'idée qu'il était le poids mort d'un tel projet.
Selon son point de vue, l'actrice aurait simplement du mal à passer à autre chose après... avoir été rejetée. "Je ne sais pas pourquoi Sharon Stone continue de parler de moi après tant d'années. Aurait-elle toujours un crush sur moi ? Est-elle encore blessée parce que j'ai repoussé ses avances ? a-t-il balancé sur Twitter. N'était-ce pas elle qui avait sorti à sa pote Janice Dickinson, le jour suivant notre casting, 'Je vais le charmer tellement fort qu'il en aura le tournis' ?".
Très en colère contre son ancienne partenaire de jeu, William Baldwin - également nommé au Razzie du pire acteur pour Sliver, a par la suite déclaré : "Cette histoire où j'aurais imploré Evans de chorégraphier la scène de sexe finale (voir ci-dessous) pour que je n'aie pas à embrasser Sharon est une légende absolue". Puis, d'un ton plus menaçant cette fois, il a précisé : "J'ai tellement de dossiers sur elle que je pourrais aussi lui donner le tournis, mais je les garde secrets. (...) Je me demande si je ne devrais pas aussi écrire un livre et raconter ces très très nombreuses histoires perturbantes, dérangeantes et non professionnelles au sujet de Sharon. Ça pourrait être amusant".
C'est aussi ça, la magie d'Hollywood...
Pour l'anecdote, Sharon Stone avait déjà parlé de ce sujet dans ses mémoires publiées en 2021, mais en préservant l'identité de l'acteur à l'époque. Elle y déclarait ainsi : "Vous pensez vraiment que si je l'avais baisé, il serait devenu un bon acteur ? Personne n'est aussi doué au lit pour ça. Je me disais qu'ils auraient pu, à l'inverse, recruter quelqu'un avec du talent, capable de porter une scène et se souvenir de ses dialogues".
Un niveau de clash à faire pleurer de jalousie Booba & cie.