Saint Laurent de Bertrand Bonello est à l'image de la collection de 1976 qui clot le film : brillant et précieux. Attiré par "le monde très beau et très dur", "fastueux et décadent" de l'histoire d'Yves Saint Laurent, le réalisateur de L'Apollonide s'est penché sur une dizaine d'années de la vie du créateur. N'espérez donc pas un portait exhaustif et complet. Comme une robe de haute couture, ce film est construit sur les détails. Les plans sont serrés, la musique est forte, le montage est rapide, la vision est radicale. Et on en ressort presque avec une sensation de gueule de bois.
"C'est la première fois, je crois, qu'un biopic n'essaie pas de raconter les grandes lignes de la vie d'une célébrité ou de dévoiler son énigme. Cela pourrait être n'importe qui, l'histoire serait tout aussi intéressante... Le récit n'est pas construit comme un fil tendu mais en une succession de scènes importantes dont aucune n'est anodine", raconte Gaspard Ulliel. Du travail d'une collection dans les ateliers de la maison de couture aux fêtes pantagruéliques et borderline de Saint Laurent, on vit chacune des scènes comme si on y était. Outre Gaspard Ulliel en un Yves Saint Laurent saisissant mais jamais exagéré, impossible de ne pas saluer les excellents seconds rôles de Louis Garrel en Jacques de Bascher, l'amant terrible et d'Aymeline Valade en Betty Catroux. Une belle équipe qui pourrait bien représenter la french touch lors de la 87e cérémonie des Oscars.
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