Le petit monde de la télévision au Pays-Bas est actuellement marqué par un scandale. Alors que la version locale de l'émission The Voice - la première édition de la franchise qui a ensuite été déclinée dans le monde entier, était diffusée depuis déjà plusieurs semaines, celle-ci vient d'être suspendue par RTL, la chaîne néerlandaise.
Une décision qui a surpris les téléspectateurs, mais qui a été jugée indispensable par les dirigeants au regard de ce qu'il se passerait en coulisses. A en croire les premières informations dévoilées dans la presse, deux membres importants du programme sont aujourd'hui accusés de harcèlement et agressions sexuelles à l'encontre de plusieurs femmes, dont des candidates.
Dans un premier temps, c'est Jeroen Rietbergen - le leader du groupe de musique qui accompagne les artistes durant les reprises, qui s'est retrouvé au coeur de la tourmente. Auprès d'une émission de BOOS, près de 19 femmes ont récemment dénoncé un comportement inadapté et intimidant de sa part, que ce soit en physique ou par messages. Des accusations lourdes que le musicien a immédiatement reconnues, admettant notamment "des contacts de nature sexuelle avec des femmes impliquées dans le programme et des messages WhatsApp à caractère sexuel".
Et s'il a néanmoins précisé qu'il ne pensait pas à mal au moment des faits, puisqu'il ne s'imaginait pas être responsable d'un abus de pouvoir capable d'obliger les victimes à prendre des décisions contraires à leurs volontés, il a tout logiquement démissionné de son poste.
Puis, dans un second temps, c'est le rappeur Ali B - coach de l'émission depuis 2013, qui a été accusé d'agressions sexuelles cette semaine. Tandis que deux plaintes auraient déjà été déposées contre lui, la star aurait notamment profité de son statut et de son pouvoir pour violer une candidate il y a près de 8 ans à la suite d'une visite des studios. Cependant, à l'inverse de Jeroen Rietbergen, il nie toujours de telles allégations.
Une double affaire gravissime qui ne devrait pas rester sans conséquences pour l'émission. On l'a déjà appris cette semaine, Anouk - autre coach de The Voice, a de son côté décidé de claquer la porte, choquée par les comportements de "gang corrompu" des membres du programme (de quoi comprendre que d'autres affaires pourraient bientôt sortir ?). De même, la présentatrice Linda de Mol - qui n'était autre que la femme de Jeroen Rietbergen, a préféré démissionner, se sentant à la fois choquée et en "plein cauchemar".
Surtout, alors que Mark Rutte - le Premier ministre du pays, a lui-même exigé une enquête approfondie sur ces affaires et les coulisses de The Voice, c'est John de Mol qui pourrait bientôt avoir quelques ennuis. En cause ? Le créateur de l'émission - et papa de la télé-réalité dans le monde (il est à l'origine de Big Brother), a reconnu qu'il était au courant depuis quelques années d'au moins une accusation de harcèlement sexuel de la part de Jeroen Rietbergen à l'encontre d'une candidate, mais qu'il avait préféré fermer les yeux en estimant que son beau-frère (Linda de Mol n'est autre que sa soeur) méritait "une seconde chance".
Or, quand on connait aujourd'hui la gravité de cette affaire, il parait peu probable que le public pardonne ce comportement et il n'est donc pas impossible d'imaginer que The Voice finisse par disparaître des écrans. Aussi, une question se pose : si tel devait être le cas, quid des versions étrangères du programme ? A ce jour, ni la version française de Endemol, ni la production de The Voice France - qui prépare déjà la saison 11 pour 2022, n'ont réagi, ce qui laisse entendre que l'émission animée par Nikos ne devrait pas (pour le moment) être inquiétée. A suivre.