Depuis que tu as remporté The Voice 2, nous n'avons pas beaucoup entendu parler de toi... Qu'as-tu fais après ta grande victoire sur TF1 ?
Je me suis tout de suite mis dans mon album. Je voulais mélanger mes influences afro-américaines (gospel, funk, soul...) avec la pop et ça demandait vraiment une vraie recherche artistique. Je suis ensuite parti en studio et j'ai eu la chance d'être bien entouré artistiquement avec des musiciens comme Mickael Désir qui est le batteur d'Ayo ou encore Olivier Reine, le réalisateur de mon album et aussi pianiste de Pascal Obispo. J'ai donc été partagé entre l'album, la scène et je ne regrette rien.
Ton premier album s'intitule "Quelques heures avec moi". Pourquoi avec choisi ce titre ?
Parce qu'il me parle beaucoup. C'est savoir se retrouver soi-même pour aller encore plus vers les autres et leur donner quelque chose d'encore plus fort. C'est ma philosophie depuis des années.
Quels ont été tes inspirations pour cet album ?
Ce sont des grandes voix comme Aretha Franklin, Stevie Wonder, James Brown, Whitney Houston ou encore Céline Dion que j'ai rencontré récemment. J'ai été vraiment impressionné parce que c'est l'une des plus grandes stars internationales et elle a gardé une humilité et une grâce qui m'ont beaucoup touchées.
L'une de tes chansons, Les mots qu'on ne peut pas dire, parle de ton bégaiement. C'était important pour toi de mettre des mots sur ton handicap ?
C'est mon papa qui est l'auteur et le compositeur de cette chanson. Il l'a écrite quand il s'est rendu compte que j'avais le bégaiement étant petit. Il a grandi lui aussi avec un bégaiement. Il est donc passé par les mêmes galères que moi. Je suis en paix avec le bégaiement aujourd'hui. C'est pour ça que j'ai fait The Voice aussi sereinement, parce que j'étais dans l'acceptation totale de bégayer devant des millions de personnes.
Tu interprètes le générique de La Belle et la bête, Sauras-tu m'aimer, en français et en anglais. Comment as-tu été approché pour ce grand projet ?
La production du film voulait absolument que je fasse la voix du générique de fin et ça été une évidence pour moi. L'histoire de La Belle et la bête parle complètement de mon vécu : dépasser les différences pour s'aimer d'un amour pur. Olivier Reine a composé la chanson en quelques jours avant de rencontrer Christophe Gans, le réalisateur du film. Un premier texte m'avait été proposé mais elle ne correspondait pas à ma vision de l'amour. La deuxième version a été la bonne.
As-tu pu assister au tournage du film avec Vincent Cassel et Léa Seydoux ?
Non, parce que c'était déjà tourné. Par contre, j'ai vu des images dès notre rencontre. Pour pouvoir écrire ce titre, on a dû s'imprégner de l'atmosphère du film.
Tu as assisté au premier Prime de The Voice 3. As-tu déjà des chouchous ?
La personne qui m'a le plus impressionné vocalement, c'est Manon (ndlr : équipe de Jenifer). Elle a une grande voix (...) J'ai juste senti qu'il fallait qu'elle se pose plus intérieurement pour pouvoir rayonner encore plus. On sent qu'elle a beaucoup de supers choses à l'intérieur d'elle. Si elle était plus paisible, ça va juste déménager et ça peut être complètement la gagnante pour moi.
Mika, nouvelle recrue dans l'émission a séduit les téléspectateurs et les internautes dans son rôle de coach. Si tu avais eu la possibilité de chanter face à lui l'année dernière, aurais-tu rejoint son équipe ? Et pourquoi ?
Non, je n'aurais jamais été dans l'équipe de quelqu'un d'autre que Garou. Il vient complètement du blues et il est Canadien. J'aime ce côté enfant spontané que les Canadiens ont. A 100% donc, j'aurais choisi Garou.
Et que penses-tu de Mika dans son nouveau rôle de coach ?
Mika apporte une fraîcheur dans l'émission. Il a un côté à la fois très doux mais très sec aussi. Je préfère nettement son côté doux car je pense que les artistes ont besoin de douceur surtout lorsqu'ils s'exposent devant des millions de personnes.
As-tu des nouvelles d'anciens candidats de la saison 2 de The Voice ?
J'ai des nouvelles d'Anthony Touma mais aussi d'Olympe, avec qui je m'entends toujours aussi bien. Luc Arbogast m'a souhaité ses voeux avec une image très drôle avec des objets médiévaux, ça m'a fait rire.
Après ta victoire, des rumeurs ont laissé entendre qu'il y avait une sorte de compétition entre Olympe et toi...
C'était n'importe quoi. On s'est croisé sur de nombreux évènements humanitaires et ça s'est toujours bien passé. Les médias aiment beaucoup créer des divisions et les gens croient beaucoup trop ce qu'on dit. Pour moi, ça ne veux rien dire toute cette concurrence et cette rivalité. Et c'était assez blessant pour moi de lire tous ces trucs.
En juin dernier, Florent Pagny ne cachait pas sa préférence pour Olympe dans les pages du Parisien en disant : "Le gagnant était plus Olympe, qui avait le potentiel le plus incroyable". Qu'en penses-tu ?
Je le remercie pour cette sympathie... Je lui souhaite bonne chance dans la suite de sa carrière et j'aime beaucoup ce qu'il fait.
En mars dernier, tu étais de passage dans Le Mag sur NRJ 12. Quelques mois après, Matthieu Delormeau n'avait pas hésité à dire que tu étais loin "d'être un invité parfait" ...
Il a même dit que j'étais son pire invité de l'année. Je pense qu'il a un problème avec les gens gentils. Quand j'y suis allé, j'ai donné que de l'amour. Pendant l'émission, il m'a dit : "C'est incroyable quelqu'un d'aussi gentil que toi" pour ensuite me casser en deux quand je n'y étais plus. Je trouve ça assez triste. J'ai senti qu'il y avait de la tension sur le plateau parce qu'il a fait certaines blagues qui ne m'ont pas fait rire et je ne fais pas semblant de rire quand ça ne me fait pas rire.
Le 16 décembre dernier, tu as fait la première partie du concert de will.i.am à Bercy. Et le single, ça en est où ?
Les portes sont grandes ouvertes pour une collaboration. Si ça doit se faire, je suis content que ça se fasse en dehors de l'album.
Que penses-tu des émissions comme Nouvelle Star ou les Anges de la télé-réalité 6 ?
La Nouvelle star, je trouve ça vraiment bien. Mais The Voice reste mon émission préférée parce qu'on casse pas du tout les artistes et il y a plus de diversité. Je ne regrette vraiment pas d'y avoir participé. Mais je n'aurais jamais pu participer aux Anges parce que j'ai le sens de ma vie privée. Ce serait beaucoup trop intrusif. Je ne me laisse pas envahir dans mon énergie en devenant une petite marionnette qui va à tout prix tout faire pour réussir. Je me préserve. Le succès à tout prix, non.
Que peut-on te souhaiter pour 2014 ?
Que mon album touche le plus de coeurs possible.
Propos recueillis par Clara Pouvil. Contenu exclusif. Ne pas mentionner sans citer Purebreak.com