Quand ce ne sont pas les réseaux sociaux (Instagram, Snapchat) et plateformes de vidéos (YouTube, Tik Tok) qui imposent des pages publicitaires, ce sont les influenceurs qui inondent leurs contenus de placements de produits. Une méthode inévitable pour ces créateurs 2.0 afin d'espérer gagner de l'argent aujourd'hui, mais qui n'est pas toujours effectuée dans les règles de l'art.
D'après une enquête (voir ici) menée par l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) qui a analysé près de 30 000 contenus postés par près de 7 000 influenceurs sur différents supports, seulement "73,4 % des publications présentent au moins un début d'identification" afin de permettre au public de savoir qu'il s'agit d'un partenariat avec une marque, et non un simple coup de coeur, bon plan offert innocemment.
Pire, sur ces 73,4%, seuls 41,27% des publications sont notées comme conformes. De fait, les 32,16% restants sont considérés comme "améliorables en termes de clarté ou d'instantanéité". Traduction ? Beaucoup trop de créateurs, qui n'assument pas toujours être des panneaux publicitaires par peur de faire fuir leurs abonnés, s'amusent encore à ajouter les mentions "sponso" ou "pub" dans une taille ridiculement petite ou d'une couleur illisible.
Autre découverte intéressante, si 12,6% des influenceurs coupables de cacher la vérité sur leurs contenus ont plus d'un million d'abonnés, ce "défaut de transparence est davantage le fait des influenceurs à faible audience". En effet, "plus les influenceurs se professionnalisent, plus la déontologie est respectée", ce qui n'est finalement pas illogique étant donné qu'ils sont le plus souvent entourés de professionnels capables de les accompagner et de les guider dans la bonne direction.
Un entourage important puisque, comme le rappelle l'ARPP, cacher des partenariats au public peut coûter très cher aux influenceurs. Au programme ? A trop jouer avec le feu et à ne pas indiquer qu'ils réalisent des publicités pour certains produits, ils risquent "jusqu'à 2 ans d'emprisonnement et jusqu'à 300 000 euros d'amende pour pratique commerciale trompeuse". Autant dire que si la loi était respectée aujourd'hui, près de 26,6% des influenceurs, soit 1/4, seraient déjà susceptibles d'être condamnés.
Et à la question, "comment faire pour être dans les clous et ne pas risquer de sanctions ?", la réponse est simple : l'utilisation de hashtags clairs comme #partenariat et #sponsoring de façon lisible sur la vidéo ET dans la description, mais également des indications audios dans les contenus dès le début d'une vidéo.