Ce jeudi 28 mai 2020, c'était la Journée internationale de l'hygiène menstruelle. Le collectif "Règles élémentaires" avait alors invité 6 personnalités pour une campagne sur les réseaux. La créatrice du compte Instagram Je m'en bats le clito Camille Aumont-Carnel, que PRBK avait interviewé, la chanteuse Pomme, la blogueuse Emanouela, la handballeuse professionnelle Estelle Nze Minko, l'activiste Rebecca Amsellem et l'illustrateur Thomas Gravereau ont répondu présents. Leur message ? Dénoncer la précarité menstruelle qui toucherait 1,7 million de femmes en France (chiffre relayé sur le site du gouvernement).
La réponse du gouvernement ? Marlène Schiappa (secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la Lutte contre les discriminations), Brune Poirson (secrétaire d'État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire), Agnès Pannier-Runacher (secrétaire d'État auprès du ministre de l'Économie) et Christelle Dubos (secrétaire d'État auprès du ministre des Solidarités et de la Santé) ont publié une tribune sur le Huffington Post titrée "Ensemble, brisons le tabou des règles !".
Les 4 femmes du gouvernement d'Emmanuel Macron y soulignent que "les règles, c'est naturel. Ne pas pouvoir se procurer des protections, non". Elles ont ainsi rappelé les différentes mesures qui devraient permettre de lutter contre la précarité menstruelle, aider au un recyclage des tampons et des serviettes hygiéniques et apporter plus de transparence dans la composition des protections hygiéniques.
Alors que l'Ecosse est le premier pays à avoir voter la gratuité des tampons et des serviettes hygiéniques, en France aussi ça commence à évoluer. Marlène Schiappa, Brune Poirson, Agnès Pannier-Runacher et Christelle Dubos ont ainsi écrit les mesures qui devraient donner aux Françaises un meilleur accès aux protections hygiéniques.
La tribune précise d'abord que les "produits d'hygiène menstruelle relèvent désormais du taux réduit de TVA à 5,5%". Ce qui permet d'éviter que le prix des tampons et des serviettes hygiéniques augmentent. Et ce n'est pas tout. Alors qu'en mars 2020, l'université de Créteil a mis des distributeurs gratuits de protections périodiques à disposition des étudiantes, "dès le mois de septembre 2020, la mise à disposition de protections hygiéniques gratuites sera expérimentée auprès d'élèves du second degré et d'étudiantes, de femmes détenues, de femmes précaires et sans abri".
Dès la rentrée, une autre mesure sera lancée : "des maraudes permettront de distribuer des protections aux femmes en difficulté, elles seront également mises à disposition dans les épiceries sociales, accueils de jour, les foyers et les centres d'hébergement, les établissements d'incarcération, mais aussi les établissements du second degré et les universités".
Le collectif "Règles Élémentaires" a également reçu "60.000 euros pour soutenir les collectes et la distribution de produits d'hygiène, sensibiliser, informer et former les intervenants sociaux et bénévoles et intervenir auprès des femmes en situation de précarité". Au total, le gouvernement a ainsi dégagé "1 million d'euros pour ce combat".
Quant à la "loi anti-gaspillage", elle permettra "la destruction des stocks de produits neufs et produits d'hygiène est désormais interdite, les protections hygiéniques invendues devront donc désormais bénéficier à des associations et organismes de distribution gratuite". Une bonne nouvelle aussi bien pour la planète qui sera ainsi un peu moins polluée mais aussi pour les Françaises qui ne peuvent pas toujours se payer des protections périodiques.
Enfin, le gouvernement a demandé aux fabricants de "publier la composition sur leurs paquets et non plus sur leurs sites internet". "Les efforts se poursuivent avec les industriels pour informer au mieux les consommatrices et sensibiliser au Syndrome du Choc Toxique (SCT)" est-il précisé, les chocs toxiques ayant provoqué plusieurs morts chez les jeunes. Et pour les coupes menstruelles, "le champ des contrôles DGCCRF" a été élargi, là encore pour davantage de sécurité.