Un jour, une polémique pour le gouvernement. Tandis qu'Emmanuel Macron a récemment choqué une partie des Français en improvisant un chant dans les rues de Paris avec des personnes affiliées à l'extrême droite, c'est Olivier Véran qui fait désormais grincer les dents de nombreux internautes, accusé de s'être moqué d'un supposé handicap d'une étudiante.
Ce mercredi 19 avril 2023, l'Hôtel de Matignon accueillait l'événement Rencontres jeunesse de Matignon qui permet de réunir des jeunes de tous horizons afin d'aborder des sujets de société importants. Et après le thème de l'écologie (janvier) et celui de la vie quotidienne (mars), c'est l'avenir professionnel qui était au centre des discussions ce mois-ci.
A cette occasion, Nina Fleury-Panel - gagnante du prix international de l'association Eloquentia, était invitée à prononcer un discours à la fin de cet échange. Et alors que le sujet de la retraite est au centre de tous les débats depuis plusieurs semaines, c'est la place démocratique des jeunes qu'elle avait souhaité mettre en avant cette fois, s'adressant directement à Elisabeth Borne (présidente de cet événement) afin de la confronter à ses agissements et ceux de ses collègues.
Malheureusement, malgré un discours aussi puissant que maîtrisé, ce ne sont pas ses propos qui font le buzz aujourd'hui mais... la réaction d'Olivier Véran. Egalement présent ce jour-là, le porte-parole du Gouvernement français s'est fait remarquer pour une attitude au mieux étrange, au pire déplacée. Pendant l'élocution de Nina Fleury-Panel, il est tout simplement sorti de sa position pour faire une grimace inattendue (voir ci-dessous).
Un geste étonnant au regard de la situation, qui a aussitôt scandalisé les internautes, persuadés qu'il a agi par simple moquerie envers la jeune femme qui serait, selon eux, atteinte d'un strabisme. "Un minable insignifiant qui n'aura pu marquer son passage au gouvernement que par son zèle à mentir, culpabiliser, infantiliser et mépriser les Français. Et vous avez le culot de vous moquer ouvertement d'un handicap ? Vous ? Minable", peut-on lire sur Twitter, tout comme, "Son nom devrait rentrer dans le dictionnaire de la langue française pour caractériser tout ce qu'il y a de plus ignoble dans l'humain" ou encore, "Je vous laisse imaginer entre eux comment ils doivent se foutre de nos gueules".
Alors, Olivier Véran s'est-il réellement moqué de la jeune femme ? La réponse est... non. Bien qu'il n'ait pas expliqué la raison de son geste, le porte-parole a néanmoins profité de son compte Twitter pour faire une mise au point sur cette polémique et mettre ses accusateurs face à leurs propres contradictions. "Vous inventez un strabisme, vous parlez de handicap, vous instrumentalisez une réaction, a-t-il déclaré. Le tout à des fins politiques. C'est nul. Je m'en suis entretenu avec cette jeune femme, qui m'autorise à vous le dire publiquement."
Un démenti important et qui n'a rien d'illogique. En réalité, il suffit de regarder la scène dans son intégralité pour réaliser que cette réaction semblait principalement causée par la force du discours de Nina Fleury-Panel. Très remontée par l'attitude du gouvernement, elle n'avait pas hésité à partager son écoeurement à la Première Ministre, ce dont ne s'attendait visiblement pas Olivier Véran.
"On a entendu sur toutes les chaînes de télévision : c'est vraiment dommage que ces jeunes ne comprennent pas les enjeux républicains et ne comprennent pas la grandeur de la démocratie. Vous-même (...) vous avez mis la faute sur le décodage des programmes nationaux, déplorait notamment la jeune femme. Ce que vous avez fait madame la Première ministre, c'est du mépris social." Elle le rappelait ensuite, l'abstention des jeunes n'était pas à prendre comme un désintérêt envers les enjeux démocratiques, mais comme la preuve d'une désillusion frustrante : "Nous nous sommes abstenus aux présidentielles pour ne pas choisir entre la peste et le choléra. Puis nous nous sommes abstenus parce que nous ne voulions pas voter pour des personnes qui ne comprendraient pas les enjeux et voteraient pour des lois qui ne les concerneraient pas".