En décembre dernier, alors invité d'Apolline Matin pour parler de sa lutte contre les crimes liés à l'alcool au volant suite à la mort de son fils en mai 2022, tué par un chauffard alcoolisé, Yannick Alléno n'avait pas hésité à reprendre Apolline de Malherbe sur un élément de langage qui ne lui plaisait pas.
Tandis que la journaliste venait de dire, "votre fils a disparu dans un accident", le célèbre chef l'avait immédiatement corrigée en déclarant : "Ecoutez, les choses n'ont pas changé [depuis le début de son combat]. Vous continuez à parler d'accident..." Et de préciser plus loin : "Pour moi et pour ceux qui ont vécu la même chose, c'est un crime".
Une mise au point importante qui, malheureusement, n'avait visiblement pas été entendue par Nathalie Levy à l'époque. Ce jeudi 4 janvier 2024, la journaliste recevait à son tour le chef dans son émission En aparté. Or, là aussi, l'animatrice a gaffé au moment d'aborder cette triste affaire : "Il y a ce drame, le 8 mai 2022, où vous perdez Antoine, victime d'un accident de la route, percuté par un chauffard".
Une erreur qui a de nouveau fait tiquer le cuisinier qui, comme durant son passage sur RMC, a tenu à reprendre la petite voix de Canal+ afin de rappeler la gravité de ce drame. "Vous avez dit un mot qui ne me plaît pas beaucoup, c'est 'l'accident', a-t-il déploré, fatigué par près de deux ans d'action. Je crois qu'aujourd'hui, il est important de parler et de qualifier les choses. Quand on les nomme, le mal est beaucoup plus facile à traiter."
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Et si le chef tient à ce point à ce que cette distinction soit faite, "Mon combat aujourd'hui, l'un de mes combats, c'est de faire changer les mots", c'est parce que le traumatisme lié à la perte de son fils a été immense et que celui-ci nécessite d'être traité de la façon la plus sincère possible. "On en a marre d'entendre dire que nos enfants sont morts de façon involontaire, parce que la plupart du temps, ce n'est pas le cas", a-t-il pesté.
Dans un pays où la langue est autant importante, Yannick Alléno souhaite que l'on se souvienne que les mots ont un sens et qu'on ne peut pas les tordre pour des questions administratives. Invité à s'expliquer, il a fait part d'une réalité qu'il n'accepte pas. "Quand la juge d'instruction m'a dit : 'On a arrêté ce monsieur et on l'accuse d'homicide involontaire', ça m'a fait bouillir. Comment peut-on qualifier ça comme ça ?, a soufflé le chef. On parle d'un type qui a volé une voiture avec violence, qui avait bu et consommé des substances, et qui fuyait. Il arrivait à une vitesse de plus de 100 km/h dans le dos de mon fils ! Et en plus, le gars fuit son crime. C'est un lâche, il s'est barré, sans même regarder si on allait bien. Donc on ne peut pas parler d'accidentologie."
Un message important qui, on l'espère cette fois, sera entendu de tous.