Il y a des oeuvres qui semblent indémodables : elles ne cessent de revenir et de prendre de nouvelles formes au fil des années. Parmi elles, on pense très fort à une pièce de théâtre magistrale, une oeuvre à connaître à tout prix pour honorer comme il se doit ce Mois des fiertés, qui vient célébrer la communauté LGBTQ.
>> Quel est le réseau social le plus toxique pour les personnes LGBTQ ? (ça va t'étonner... ou pas !) <<
Cette pièce de théâtre, c'est Angels in America, dont France 4 nous propose de découvrir l'adaptation française ce samedi 24 juin à 21h10, par un grand metteur en scène : Arnaud Desplechin - réalisateur fétiche de l'acteur Mathieu Amalric. A l'origine, on doit cette pièce au dramaturge américain Tony Kushner. Et elle a tant ébloui critiques comme public qu'elle a remporté le Prix Pulitzer, l'une des plus prestigieuses récompenses.
Mais pourquoi cette pièce a tant compté ?
En adaptant Angels in America à la Comédie Française, Arnaud Desplechin se confronte à une oeuvre qui a su traverser les générations. Au début des années 2000, la chaîne HBO va produire son adaptation en minisérie, auréolée d'un casting en or : on y retrouve Al Pacino et Meryl Streep. Il y a pire sur petit écran.
Si Angels in America nous parle autant, c'est par la puissance de son histoire : on y suit une multitude de personnages dans l'Amérique des années 1980, bousculée par l'apparition du sida (dont souffre l'un des protagonistes) et l'homophobie. Avec ses personnages tour à tour démocrates et républicains, homophobes ou homosexuels, cette fresque impose un style poétique et politique, intimiste et militant, religieux et subversif.
Et peut même s'envisager comme le véritable précurseur de bien des oeuvres traitant de la lutte contre le Sida (on pense au film 120 battements par minute) mais aussi des violences subies par les gays - un thème encore tristement d'actu - et par les marginalités en général. D'ailleurs, le magazine Têtu l'envisage carrément comme un "monument de la culture gay sur le sida". Voire même, comme une page d'Histoire.
Oeuvre gay, et universelle. Arnaud Desplechin l'explique d'ailleurs à France Inter : "Il m'importait énormément dans Angels in America de représenter des amours homosexuels entre hommes et de toucher n'importe qui avec ça. Cette pièce est hantée par la maladie et elle est pourtant très joyeuse , elle répare".
Mais Angels in America, c'est aussi une pièce très impressionnante : une vingtaine de personnages, tout autant de singularités et de thématiques, une écriture très ambitieuse mêlant plusieurs tonalités, du tragique au comique. Si ambitieuse d'ailleurs que sa transposition semble n'avoir aucune limite : en 2004, cette pièce de théâtre devient carrément un opéra ! Applaudi, il sera joué au théâtre du Châtelet à Paris. Ses adaptations sur les planches peuvent quant à elles facilement durer jusqu'à plusieurs heures.
Un sacré morceau donc, à (re)découvrir sur France 4.