Le 13 novembre dernier, Antoine Griezmann était au Stade de France où il affrontait l'Allemagne en match amical. A la fin du match, celui qui joue toujours en manches longues s'était inquiété sur les réseaux sociaux, n'ayant pas de nouvelles de sa soeur. Âgée de 28 ans, celle qui s'occupe désormais de ses relations presse depuis janvier était au Bataclan le soir de l'attentat.
"Jusque-là, personne n'était au courant qu'il avait une soeur, ce qui ne m'embêtait absolument pas, au contraire. J'avais ma vie et lui la sienne.", raconte cette dernière lors d'un entretien à L'Equipe. "Dès le lendemain, Antoine m'a dit que pas mal de journalistes voulaient m'interviewer. (...) Ça m'a fait un peu peur. Du coup, je suis partie dix jours en Espagne chez Antoine, avec mes parents."
Heureusement, elle a pu compter sur le soutien de son petit frère, désormais papa d'une petite Mia : "Je me sentais en sécurité chez lui, loin de tout ce tapage médiatique. [...] Antoine s'est comporté en grand frère, il ne me lâchait pas". Pourtant, il était difficile pour l'attaquant de l'équipe de France de se rendre réellement compte de ce qui s'était passé : "Quand Antoine m'a revue pour la première fois, un peu moins d'une semaine après, il m'a dit : 'J'ai l'impression qu'il ne t'est rien arrivé.' En fait, je ne voulais pas montrer que j'étais affectée. Pour moi, je n'étais pas une victime, parce que je n'étais ni blessée, ni morte. Donc il fallait aller de l'avant."
Une chose difficile à faire pour la jeune femme : "Je suis quand même restée plus d'une heure et demie coincée à l'intérieur. Je sais qu'au début mes parents et mes frères se sont fait beaucoup de souci (...) Par la suite, ils ont compris que je faisais ma propre thérapie tout seule en faisant la 'con' et en parlant ouvertement aux potes."
Un moment difficile à oublier pour toute la famille : Antoine "a eu si peur. J'aurais préféré qu'il ne ressente pas ce qu'il a ressenti ce soir-là, d'autant qu'il jouait un match important. J'aurais voulu qu'il n'associe jamais le foot, son plaisir, à un moment triste. En fait, le 13 novembre est le jour que j'aimerais qu'il oublie, lui. Lui et tous les autres membres de ma famille".