Ce fut mouvementé lundi soir sur le plateau du JT de France 2. Bernard Tapie, mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" au terme d'une garde à vue de 96 heures, était en roue libre. Il ne s'agissait pas d'une interview, mais d'un véritable match que l'homme d'affaire a gagné par KO face à David Pujadas qui tentait, tant bien que mal de maintenir le cap.
David Pujadas s'est fait balader pendant les trente minutes d'entretien télévisé. L'interview a rapidement tourné à l'affrontement entre le journaliste et Bernard Tapie, visiblement très rémonté contre "les médias qui s'acharnent" et "la presse qui dit tout faux". "Arrêtez de lire les coupures de presse", a -t-il adressé plusieurs fois à David Pujadas, avant de lâcher : "Si vous m'avez invité pour lire les journaux, je vous laisse tout seul avec vos journaux !". Pour lui sa mise en examen dans l'affaire de l'arbitrage Adidas-Crédit Lyonnais qui lui a permis de bénéficier de 400 millions d'euros est "un complot". Pour Bernard Tapie, c'est Nicolas Sarkozy qui est "visé dans les faits" mais c'est à lui qu'on fait porter le chapeau.
La phrase collector de la soirée revient à Bernard Tapie. A la question du journaliste : "Pourquoi est-ce que vous avez le sentiment comme ça d'être persécuté ?", l'homme d'affaires lui a lancé un "Vous vous foutez de ma gueule ?" des plus spontannés avant de s'embarquer dans des explications bien loin des questions posées, une vague histoire de camp à choisir. Il n'a cessé d'attaquer directement le journaliste issu de "la France d'en haut", contrairement à son appartenance à "la France d'en bas" malgré sa fortune. Une démonstration qui aura peut-être suffi à convaincre les téléspectateurs. Pour ce qui est des juges, la partie s'annonce moins facile.
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