Après les galères sur Parcoursup, les étudiants ont dû faire face à la solitude et à l'isolement à cause des cours à distance, les universités ayant été fermées suite à la pandémie de Covid-19. Et maintenant, ce sont les étudiants en BTS qui sont particulièrement en détresse. Ils ont été nombreux à demander que leurs examens soient annulés, au profit du contrôle continu. Ils ont même lancé le hashtag #BTScontrôlecontinu depuis plusieurs semaines maintenant.
Eh oui, car certains ne pourront pas se présenter à leurs examens s'ils sont cas contact ou qu'ils sont atteints du coronavirus. Ils se demandent donc comment obtenir leur diplôme. Et beaucoup ont souligné que les conditions de crise sanitaire ne sont pas propices pour réviser, préparer les examens et même les passer. Pour rappel, ils n'ont pas eu de cours en physique et ont un gros retard sur le programme. Sans oublier que réunir toute une classe de BTS dans une même salle de cours risque de créer un cluster.
Des nombreux étudiants en BTS, qui sont en colère et en souffrance, ont donc demandé à leurs écoles si le contrôle continu était envisagé. Et les mails de réponses sont totalement fous : ils ont notamment reçu des menaces de recevoir des notes de 0/20 s'ils ne venaient pas en présentiel. Ils sont obligés de venir physiquement, même s'ils ont le coronavirus... De quoi créer une grosse polémique, plusieurs étudiants ayant balancé les mails reçus sur les réseaux et en particulier sur Twitter.
Pour rappel, à cause du premier confinement en 2020, les épreuves finales des étudiants de 2ème année de BTS avait été annulées et remplacées par un contrôle continu.
Ce vendredi 16 avril 2021, les ministères de l'Education nationale et de l'Enseignement supérieur ont donc annoncé une nouvelle mesure censée aider les étudiants en BTS. Jean-Michel Blanquer, ministre de l'Education nationale, de la Jeunesse et des Sports et Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation ont en effet annoncé la création d'une session de rattrapage pour les 180 000 étudiants en BTS qui ne pourront pas valider leur diplôme à cause de la pandémie.
En clair, les candidats qui ne pourront se rendre à une épreuve, parce qu'ils sont positifs au coronavirus par exemple, auront zéro à l'épreuve mais pourront encore, si besoin "valider leur diplôme grâce au rattrapage". Une réaction qui est donc à double tranchant. D'un côté, les étudiants qui ont le coronavirus auront droit à une session de rattrapage pour le BTS. Mais d'une autre côté, ils auront quand même obtenu un 0/20 pour non présence.
Le ministère de l'Enseignement supérieur a aussi précisé que les stages de fin de BTS pourront être organisés "selon des modalités plus souples et adaptables". Et "Si l'immersion au sein d'une structure d'accueil n'est pas possible pour une durée de 4 semaines", elle pourra "être complétée par des mises en situation professionnelles dans l'établissement de formation".
La réponse des ministères n'est donc pas celle que les étudiants en BTS attendaient. Ces derniers demandaient avant tout l'annulation de leurs examens et demandaient une évaluation en contrôle continu à la place. Car cette création de session de rattrapage ne règle pas le problème des possibles clusters en réunissant les élèves dans une même classe.
Après le mouvement #BalanceTaFac où des étudiants prouvaient l'absence de gestes barrières dans les écoles, le collectif BTS en détresse a publié une vidéo du même genre sur Twitter. Elle montre des examens BTS, à la maison des examens d'Arcueil (quelques épreuves anticipées de langues se sont donc déjà déroulées en avril 2021). Et clairement, sur les images, on voit le non respect des distanciations sociales et des règles sanitaires à cause du trop grand nombre de candidats qui passaient les examens. Alors pour la plus grosse partie des examens BTS qui se dérouleront entre le 10 et le 16 mai 2021, beaucoup d'étudiants appréhendent déjà le risque sanitaire.
Plusieurs députés, une vingtaine pour l'instant, soutiennent d'ailleurs les étudiants. Ils demandent eux aussi à ce que les épreuves soient annulées au profit du contrôle continu, craignant des clusters.