On a beau se plaindre d'un printemps pourri, il finira bien par faire beau et (trop) chaud un de ces jours. En plein pendant les JO ? Peut-être. Très probablement. Les experts en sont à peu près sûrs, on aura droit à notre épisode de canicule cet été en France. Quand ? Difficile de l'affirmer pour le moment. Mais ça pourrait tomber poile poil durant les JO, comme ça avait été le cas à Tokyo en 2021, avec des sportifs loin de leur niveau max face aux conditions extrêmes.
Peu importe, les athlètes seront traités à la même enseigne que vous et moi. Pour les Jeux Olympiques "les plus verts de l'histoire", il a été acté que le village olympique devra faire sans clim. Interrogée par franceinfo sur ce choix, Anne Hidalgo l'assumait à 100% dès début 2023 : "Vous savez, moi j'ai beaucoup de respect pour le confort des athlètes, mais je pense beaucoup plus à la survie de l'humanité". Au passage, elle affirmait que l'idée d'autoriser des climatiseurs mobiles était n'importe quoi.
Le n'importe quoi risque pourtant bien d'avoir lieu. Comme le révèle le Washington Post, de nombreuses délégations apporteront leur propre système pour se rafraîchir. Le journal a sondé les 20 plus grandes nations à ce sujet. Huit seulement ont répondu. Unanimement. Les États-Unis, le Canada, la Grande-Bretagne, l'Australie, l'Allemagne, la Grèce, l'Italie et le Danemark.
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Certains d'entre eux affirment que les clim ne seront pas généralisées mais adaptées en fonction des sportifs. Ca représente tout de même environ 3 000 athlètes. La Grèce a par exemple prévu de venir avec son propre matos explique le journal qui s'appuie sur une réponse officielle.
Au-delà de l'aspect écologique bien sûr, cela crée également un souci d'égalité. Comme toujours, les pays les plus riches pourront se permettre de dormir au frais et donc mieux récupérer (et plus polluer) quand d'autres ne pourront pas suivre. Par conviction et/ou par capacité financière.
C'est le cas de l'Ouganda qui a déjà prévenu : "Nous n'avons pas les moyens financiers suffisants", affirme Donald Rukare, avocat et président du Comité olympique ougandais cité par le Washington Post.
Pour tenter de rassurer tout ce petit monde, Paris a prévenu : en plus de rappeler aux sportifs de bien penser à fermer leurs volets en journée en cas de grosses chaleurs, une version moderne et écolo de la clim a été imaginée. Grâce à un système de refroidissement planqué sous le sol, à l'aide de tuyaux qui font circuler l'eau de refroidissement, ils devraient pouvoir profiter de températures au moins 6 degrés plus fraîches qu'à l'extérieur.
Un argument bienvenu mais visiblement pas suffisamment rassurant. En 2023, une étude publiée par The Lancet plaçait Paris comme la ville la plus mortelle d'Europe en cas de canicule... Certains n'auraient pas parié dessus mais les athlètes lisent les études. Et surtout, ils connaissent leur corps.