Aura-t-on la chance un jour de voir un autre bon film d'exorcisme... Hormis L'exorciste ? Tout du moins, depuis la sortie du sympathique L'exorcisme d'Emily Rose, qui va fêter ses 20 ans l'année prochaine (oui, déjà) ? On croise les doigts en apprenant cette annonce : c'est un vrai bon metteur en scène de films d'horreur qui sera en tête du prochain reboot de la mythique franchise mettant en scène une ou des gamines possédées.
>> Mais c'est quoi ce film d'horreur hyper dérangeant (et français !) qui a triomphé à Cannes ? <<
Un film qui devrait annuler la précédente lecture du chef-d'oeuvre de William Friedkin, L'exorciste : Dévotion, réalisé par David Gordon Green - à qui l'on doit les "requels" de la saga Halloween. Cette fois-ci, c'est Mike Flanagan qui s'y colle. Le créateur des séries Netflix The Haunting et The Midnight Club va se confronter au best-seller du romancier William Peter Blatty, dont s'inspire le tout premier opus, et cela ne devrait pas l'effrayer : on doit au cinéaste britannique des adaptations de Stephen King (le très malaimé Doctor Sleep, la suite de Shining) et d'Edgar Allan Poe - avec sa toute récente Chute de la maison Usher, mini-série qui a fait son petit effet.
Et histoire de rassurer une fanbase qui en a un brin ras la casquette des films d'exorcisme, sous genre horrifique encore plus inégal que les films de requins, c'est le metteur en scène lui-même qui s'est exprimé sur ses réseaux sociaux et dans la presse : oui, son Exorciste sera très, très flippant !
"Cela devrait être vraiment effrayant, et ma vision est radicale !", a effectivement assuré Mike Flanagan auprès du public attentif du ATX TV Festival. Pour ce faire, le cinéaste pourrait virer monologues de prêtres et autres rituels religieux déjà très ressassés dans l'original de William Friedkin : "C'était effrayant il y a 50 ans, mais je ne pense pas que cela fonctionne aujourd'hui", explique-t-il encore.
Là où son prédécesseur David Gordon Green ne lésinait pas sur les grands discours sur les religions, Mike Flanagan compte bien viser quelque chose de beaucoup plus épuré et de moins clivant. Il persiste et signe face à son audience : "La plupart des spectateurs qui viendront voir ce nouvel opus n'ont pas vu l'original et ne seront pas impressionnés par les allusions religieuses. Ce n'est donc pas vraiment dans ce film qu'il faut faire de longs monologues sur la religion".
Reste à savoir ce que Mike Flanagan, à qui l'on doit également l'intéressant Jessie - toujours d'après Stephen King, et toujours sur Netflix - entend par "nouvelle vision radicale", l'intitulé qu'il met en exergue durant cet exercice de promo. Un bon film d'horreur, ce serait déjà pas mal.
Souhaitons en tout cas au cinéaste une réception plus zen que celle du classique dont il s'inspire. En 1973, la sortie de L'exorciste avait certes engendré plus de 440 millions de dollars au box-office mais également valu à son metteur en scène, le regretté William Friedkin - il nous a quitté l'an dernier - et à une partie de son casting, de franches menaces de la part de spectateurs scandalisés...