Nouvelle série, nouveau succès pour Netflix. Depuis sa mise en ligne le 2 novembre 2023, Toute la lumière que nous ne pouvons voir - une mini-série en quatre épisodes, cartonne au sein de son catalogue. Quelques jours seulement après ses débuts, la fiction se positionne déjà n°1 dans le classement des séries les plus regardées, devançant la nouvelle saison de Le Tailleur (2ème) et Bodies, l'événement de cet automne (4ème).
Un succès qui n'a rien d'une surprise quand on sait que cette création originale est adaptée du roman éponyme d'Anthony Doerr sorti en 2014, véritable best-seller aux USA, qui a remporté le prix Pulitzer de la fiction. Et cet incroyable plébiscite, All the Light We Cannot See (son titre en VO) le doit à son histoire qui se révèle aussi originale que bouleversante.
L'action se déroule en France, au milieu de la Seconde Guerre mondiale et s'étale sur près d'une décennie. On y suit les destins entrecroisés et contrariés de deux personnages : Marie-Laure Leblanc, une jeune Française aveugle réfugiée chez son oncle, et Werner Pfennig, un adolescent allemand véritable génie des transmissions radio. Malgré l'horreur et les drames qui se jouent autour d'eux, les deux héros partagent un lien secret qui leur permet d'entrevoir une lueur d'espoir dans un monde en perdition.
Avec un tel matériel, le créateur Steven Knight (Peaky Blinders, Taboo) et le réalisateur Shawn Levy (La Nuit au musée 1/2/3, Free Guy, Deadpool 3) avaient donc une énorme pression sur les épaules pour délivrer une adaptation à la hauteur. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'entouré de Louis Hofmann, Lars Eidinger, Marion Bailey, Hugh Laurie, Mark Ruffalo ou encore Mia Loberti, le duo s'est surpassé pour nous émouvoir et faire honneur à l'histoire.
Entre une mise en scène créative et millimétrée, une direction d'acteur impeccable et une maîtrise parfaite du merveilleux pour ne jamais tomber dans le cliché / l'over-the-top, Toute la lumière que nous ne pouvons voir est une bombe d'humanité, cruelle et généreuse, dont on ne ressort pas indemne. Et les internautes ne s'y trompent pas, en témoignent les nombreux compliments postés sur les réseaux sociaux : "J'adore, du génie", "C'est tellement captivant, beau en termes d'images et de lumière", ou encore, "J'ai vraiment adoré ! Mark Ruffalo incroyable, Hugh Laurie est vraiment touchant et la jeune comédienne Aria Mia Loberti est juste magnifique !"
Pourtant, n'allez pas croire que la série est sans défauts. Au contraire, à l'instar de nombreuses autres fictions de la plateforme, comme Emily in Paris avec la Tour Eiffel ou Lupin avec le métro parisien, Toute la lumière que nous ne pouvons voir est victime d'une incohérence un peu spéciale. Au programme cette fois ? Malgré une intrigue située dans les années 40, elle a visiblement réussi à voyager dans le futur...
Au détour d'un dialogue dans l'épisode 3 où le personnage de Mark Ruffalo explique à l'héroïne qu'il doit rentrer sur Paris et ensuite voyager sur Bordeaux pour s'y faire prendre en photo et ainsi sauver sa couverture vis-à-vis des Allemands, il annonce tranquillement que le trajet est "à trois heures de train" seulement. Or, si c'est effectivement plus ou moins le cas aujourd'hui, ça ne l'était clairement pas à l'époque où le TGV n'existait pas encore.
Un anachronisme de près de quarante particulièrement gênant, tant celui change pas mal de chose dans la gestion de la tension. Selon nos recherches, il fallait en effet compter plus de six heures de trajet pour une telle distance en 1948, quand les voyageurs devaient prévoir 8h20 en 1907 et seulement 4h30 au milieu des années 80. Des durées importantes qui modifient clairement l'action du père de Marie qui n'aurait pas pu être aussi libre de ses mouvements.
Pour la petite anecdote, il ne s'agit pas d'une autre incohérence, mais d'un trucage comme seul Hollywood est capable de le faire. Là où l'intrigue se déroule à Saint-Malot, il faut savoir que le tournage n'a pas été intégralement réalisé sur place. Si la ville a évidemment servi pour des scènes extérieurs en bord de mer, sachez que c'est Villefranche-de-Rouergue située dans le sud de la France, près de Rodez, qui a par la suite été privilégiée.