Après presque 2 mois de confinement, la vie reprend progressivement son cours en France. Après les écoles primaires, les coiffeurs, les fleuristes ou encore les esthéticiennes qui ont réouvert ce lundi 11 mai 2020, les plages commencent elles aussi à être accessibles, sous certaines conditions. Les bars et restaurants pourraient bien être les prochains à rouvrir le 2 juin (dans les départements en zone verte). A quand la réouverture des salles de concert, fermées depuis le 14 mars 2020, et sous quelles conditions ? Si aucune date n'est encore fixée, certains espèrent une réouverture en septembre, pour lancer la saison.
Mais les conditions risquent de rendre cela difficile. Et pour cause, les salles de concert devront faire respecter les gestes barrières et la distanciation sociale, rendre le port du masque obligatoire, mettre à disposition du gel hydroalcoolique à l'entrée des salles, aérer entre deux séances, faire des marquages au sol, supprimer les buvettes... Quasiment impossible pour les producteurs.
Interrogé par nos confrères du Parisien, Laurent De Cerner, directeur général de L'Olympia, craint de ne pouvoir réouvrir la salle mythique avant 2021 : "Economiquement, ce ne serait viable pour personne. Il faut entre 70 et 80 % de remplissage pour équilibrer un concert. Avec 30 % à 40 % de la salle, on en est loin. Et en termes d'ambiance, le résultat serait désastreux". De 2.800 places debout, seules 900 pourraient être vendues. Quant aux places assises, cela tomberait de 2.000 à 600 ou 700. Et il n'est pas le seul.
Cyrille Bonin, le patron du Transbordeur, dans la banlieue lyonnaise, refuse d'ouvrir avant 2021. Le producteur Olivier Darbois précise même que "ce serait pire de rouvrir que de rester fermé. Nos entreprises sont plus protégées à l'arrêt, avec le chômage partiel et le report des charges". Alors que les concerts sont annulés depuis février, le secteur culturel est fortement touché par la crise du coronavirus (covid-19). Plusieurs artistes, dont M. Pokora, tiraient la sonnette d'alarme concernant ceux qui travaillent dans l'ombre dans le milieu du spectacle via une lettre réclamant une prolongation des droits des intermittents.