Alors qu'il y était venu pour passer des vacances, Emile a échappé à la surveillance de ses grands-parents au Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence) le samedi 8 juillet 2023. Le petit garçon âgé de 2 ans et demi n'a plus été revu depuis 18 heures, horaire auquel il a été aperçu par deux témoins dans les rues du hameau.
D'importants moyens ont été mobilisés pour le retrouver. 200 bénévoles ont prêté main forte aux enquêteurs pour des battues, mais celles-ci n'ont rien donné. De quoi pousser la justice à revoir son dispositif. Il a été décidé de mettre fin aux recherches sur le terrain le mardi 11 juillet. Tous les espoirs se sont alors tournés vers Anacrim, une technique de traitement des informations judiciaires.
Pour l'heure, elle n'a pas porté ses fruits. Emile reste introuvable ce lundi 17 juillet. Au micro de BFMTV, Jacques Pradel, grand spécialiste des faits divers, a regretté qu'une méthode ait été complètement écartée par les enquêteurs. Et selon lui, celle-ci a de quoi faire tout basculer. "J'ai une idée en tête sur l'affaire du petit Emile. On a envisagé toutes les hypothèses, mais il y a quand même encore un élément supplémentaire. C'est l'appel à témoins. Car il arrive que, dans certaines affaires criminelles, un témoignage imprévu fasse tout basculer et relance l'enquête jusqu'à l'arrestation du ravisseur", a expliqué le narrateur de Chroniques criminelles sur TFX.
A l'image de l'alerte enlèvement, la justice n'a pas dégainé d'appel à témoins dans le cadre de la disparition du petit Emile. Elle a toutefois décidé de faire prendre une nouvelle tournure à l'enquête. Passé le délai de huit jours de l'enquête en flagrance, celle-ci a basculé en enquête préliminaire. Dans les faits, cela ne change pas vraiment le type d'actions mené par les enquêteurs. Ces derniers pourront toujours avoir recours à des auditions, des visites domiciliaires et à des perquisitions.
Toutefois, ils vont devoir, pour cela, obtenir davantage d'autorisations préalables. "Pendant l'enquête de flagrance, vous n'avez pas besoin de l'assentiment des personnes pour rentrer chez elles (et vérifier) si dans la cave ou le grenier il n'y aurait pas le petit Emile", a indiqué à BFMTV Me Mourad Battikh, avocat pénaliste au barreau de Paris. Dorénavant avec le basculement vers l'enquête préliminaire, les enquêteurs devront obtenir l'autorisation des personnes concernées. Cela s'appliquera notamment dans le cas d'une visite domiciliaire. "Pendant l'enquête préliminaire, c'est toujours le procureur qui mène l'enquête et les officiers de police judiciaire", a précisé l'avocat.