Lors de la soirée des César 2020 à Paris, Isabelle Morini-Bosc avait défendu J'accuse, le film réalisé par Roman Polanski, face à plusieurs féministes venues manifester contre le réalisateur qui a été accusé plusieurs fois de viols et d'agressions sexuelles. La chroniqueuse de Cyril Hanouna dans TPMP avait précisé défendre l'artiste et non l'homme, trouvant que le long-métrage était très bien fait et qu'il portait un message fort contre l'antisémitisme. Critiquée par celles qui étaient présentes pour protester contre le cinéaste qui a reçu le César du meilleur réalisateur (surnommé par beaucoup comme le César de la honte), la journaliste a alors révélé avoir elle aussi été violée et agressée sexuellement mais ne pas "tout mélanger" (à savoir le travail de Roman Polanski avec les accusations dont il fait l'objet).
Ce mardi 3 mars 2020, dans TPMP sur C8, Isabelle Morini-Bosc a fini par craquer en direct face à Cyril Hanouna et toute la bande. Egalement violemment attaquée sur les réseaux sociaux suite à sa prise de position en faveur de J'accuse, elle a lâché : "Honnêtement, je trouve ça dégueulasse de dire ça. De quel droit ces gens se permettent de dire des choses comme ça ? Parce que je soutiens un film que je trouve important ! Elle est où la liberté de penser ? Elle est où la démocratie là-dedans ?".
La spécialiste des médias a même raconté les détails terrifiants d'une des agressions sexuelles qu'elle a subies afin de faire comprendre qu'elle savait de quoi elle parlait : "J'ai souffert, ma dernière tentative de viol, c'est il y a quatre ans. Parc Saint James, à 8 heures du matin, près du centre équestre", "où le mec est arrivé et m'a ceinturé par derrière". "Je vous garantis, quand le mec arrive, vous tiens les bras et les mains, vous ne pouvez plus rien faire" a-t-elle expliqué, au bord des larmes.
"Il m'a couché dans l'herbe. Je voyais passer les camions, mais personne ne me voyait, car les herbes étaient hautes" s'est rappelée Isabelle Morini-Bosc avec horreur, "Le monsieur n'a pas réussi à me débraguetter, il me l'a mise partout, ailleurs, dans les yeux, dans les oreilles, dans la bouche". Elle a précisé : "J'étais glacée", "j'étais complètement tétanisée sur le sol". Mais "j'ai un truc qui me sauve" : "je garde un sang-froid pendant tout le truc. Ça a quand même duré deux heures et demi". Une force de caractère qui lui permet de tenir malgré l'horreur.
C'est toujours très émue qu'Isabelle Morini-Bosc a déclaré : "J'avais qu'une envie, c'était de rentrer chez moi et de prendre une douche et de retrouver mon mari qui rentrait de Haute-Savoie". "Je me sentais salie, je voulais me doucher" a-t-elle ajouté, et c'est pour ça qu'elle n'est "pas allée porter plainte". Et pourquoi ne pas être allée au commissariat plus tard ? "Après, je n'y ai même pas pensé. J'avais des gens à aller aider l'après-midi et je ne voulais pas faire faut bond à la personne. Je n'y ai même pas pensé" a-t-elle assuré.
L'animateur de TPMP et les autres chroniqueurs lui ont alors insisté sur l'importance de porter plainte, même après si elle ne se sentait pas d'y aller tout de suite. Une façon de faire enfermer les agresseurs sexuels. Touchée par ces remarques, elle a répondu : "Si je comprends bien, c'est la triple peine. On souffre, on se redresse, on continue à aller de l'avant parce qu'il le faut. Et on me dit 'Penses aux autres'. Dans cinq minutes, on va me clouer au pilori en disant 'Faut qu'elle pense aux autres'".
Le présentateur du talk-show a aussi envoyé son soutien à Nadège Beausson-Diagne, ex chroniqueuse de TPMP. Elle aussi a récemment avoué sur Twitter avoir été victime de viols. "J'avais 9 ans. Le fiancé d'une amie de ma mère m'a violée régulièrement en me disant que c'était notre secret, de ne surtout pas le dire à ma mère. J'ai cru que j'allais mourir, je me rappelle de cette douleur. Je n'ai rien dit" avait-elle déclaré.