Je dois l'avouer, j'avais mal fait mes devoirs. Je savais que je me rendrais à la première date de Taylor Swift, le jeudi 9 mai 2024, à Paris La Défense Arena... mais je n'avais pas fait d'atelier friendship bracelets avant le jour J. Sur mon chemin, dans le métro, le RER, je croise déjà de nombreux Swifties, venus du monde entier, qui ont les poignées bien remplis et qui s'échangent les fameux bijoux faits maison, sur lesquels on peut lire des noms de chansons, des titres d'albums. J'aurais pu céder, à l'arrivée, devant le stand de mershandising, mais le fameux accessoire était vendu 35€, face à des T-shirts à 45 et des sweats à capuche à 80. J'ai choisi de passer mon tour.
La foule venue des quatre coins du globe pour assister à The Eras Tour est assez extraordinaire. Paris La Défense Arena dispose d'une capacité d'accueil de 40 000 places qui sont toutes occupées, les 9, 10, 11 et 12 mai 2024. Tout autour de la salle, je croise évidemment certains accompagnants un peu forcés, des mamans qui jouent le jeu pour leurs enfants, des petits-amis volontaires, mais pas seulement. Beaucoup de paillettes, des costumes, toujours plus de friendship bracelets à échanger, j'aperçois même la Statue de la liberté - ou une cousine un peu lointaine - juste avant de rejoindre la fosse.
On s'embarque dans une sacrée aventure avec un concert de Taylor Swift. Après une première partie énergique assurée par le groupe Paramore, la chanteuse de 34 ans débarque dans une combinaison couleur feu qui scintille dans toute la salle : largement de quoi enflammer la foule qui hurle son nom à l'unisson. Et puis c'est parti pour le show. Je dois admettre que j'étais un peu craintif en apprenant que le spectacle durerait plus de 3h. Pour autant, je n'ai pas du tout vu le temps passer. Dès le début du show, l'artiste embarque son public avec elle avec quelques mots en français, des "Salut", des "Vous allez bien ?" et autres "C'est magnifique". Pendant toute sa performance, Taylor pointe son doigt vers des membres de l'audience, elle envoie des bisous, accorde quelques eye contacts... elle ne fait qu'un avec son public.
J'ai, en tout, passé 3h15 avec Taylor Swift, qui a interprété 45 chansons que je ne connaissais pas toutes - ne m'insultez pas s'il-vous-plaît - mais que tout le monde chantait mot pour mot avec elle. Et c'est un véritable show à l'américaine, comme on en voit peu en France, qu'elle offre à tous ceux qui ont dépensé entre 69€50 et 2000€ pour la voir, à base de pyromanie, effets lumineux et projections extraordinaires. Sans jamais suer de la frange, la célèbre maman-chat a tenu sur scène pendant 3h15 avec quelques très courtes absences pour changer de tenues, histoire de porter des robes de princesses, des jupes à paillettes, un T-shirt This is not Taylor's version, un chapeau melon qu'elle a offert à une petite fille dans le public et surtout de très très très nombreuses paires de Louboutin.
Comme son nom l'indique, le concert de Taylor Swift, qui avait été diffusé au cinéma et qui est désormais disponible sur Disney+, est divisé en différentes "Eras". Chacune de ses ères correspond à un album iconique de l'artiste, dont Lover, Fearless, Red, Speak Now, Reputation, Folklore/Evermore, 1989 et Midnights, avec en bonus acoustique les titres Paris - cocorico ! - et loml. Le public parisien est veinard puisqu'il est le premier, dans le monde, à avoir droit au nouveau segment centré sur son dernier album, The Tortured Poet Department, avec But Daddy I love him, So High School, Who's Afraid of little old me, Down Bad, Fortnight, The smallest man who ever lived et I can do it with a broken heart, le tout dans une esthétique épurée en noir et blanc.
À chaque tableau, Taylor a prévu les choses en grands avec des costumes fous, des danseurs très souriants, des décors très variés, allant de la maison de poupées à la forêt de hobbits pour accompagner ses balades. Dès qu'un silence s'installe dans la salle, c'est une ovation stridente, mais folle et chaleureuse qui retentit. Dès qu'elle chante, les membres de l'audience partagent le moment en FaceTime avec d'autres qui n'ont pas eu la chance de venir sur place. J'ai quitté La Défense Arena de Paris vers 23h15 avec le sourire aux lèvres, beaucoup de rythmes en tête et comme l'envie d'apprendre toutes les chansons de Taytay par coeur. Et si j'étais, dans le fond, moi aussi un Swiftie ?