Après le mariage pour tous, François Hollande veut faire de la suppression du mot "race" de la législation française une des mesures phares de son quinquennat. Il l'avait promise il y a quelques mois, l'Assemblée nationale vient de l'adopter.
Alors que les actes et menaces à caractère racistes ont connu une forte augmentation en 2012, l'Assemblée nationale a décidé d'adopter jeudi soir la suppression du mot "race" de la législation française. Cette proposition de loi du Front de Gauche était une des promesses de campagne de François Hollande. Pour éviter tout amalgame, les députés socialistes ont fait voté un amendement dans le premier article : "La République combat le racisme, l'antisémitisme et la xénophobie. Elle ne reconnaît l'existence d'aucune prétendue race". Pour la majorité PS, cette mesure n'est qu'une "première étape".
Ils sont nombreux à s'interroger sur l'utilité d'une telle mesure à l'heure où le Président de la République est au plus bas dans les sondages. Du côté de l'opposition, cette loi est jugée inutile voire stigmatisante. Lionel Tardy, député UMP, estime : "On ne change pas la réalité en changeant les mots. Vous gaspillez beaucoup de temps et d'énergie pour des chimères". Jean-Frédéric Poisson (UMP) s'interroge quant à lui sur les mots choisis pour remplacer "race" : "vous proposez origine ou ethnie mais je ne suis pas sûr que ce soit satisfaisant", rapporte 20 minutes.
La Ligue contre le racisme et l'antisémitisme (Licra) se questionne également sur la suppression d'un tel mot. "Nous soutenons une suppression du terme dans l'article premier de la Constitution mais pas dans la législation (...).Et nous ne trouvons pas les propositions de substitution satisfaisantes" explique Alain Jakubowicz, président de la Licra à Metro. La suppresion du mot "race" est avant tout symbolique, elle ne suffira évidemment pas à faire changer les mentalités.