Artistes et politiques unis contre l'antisémitisme© Abaca
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Le racisme en hausse depuis trois ans
D'ici cet été, le mot "race" devrait être banni de la Constitution. Si la mesure peut paraître inutile, elle est "ô combien" symbolique, surtout en période de hausse du racisme. Selon la Commission nationale consultative des droits de l'Homme (CNCDH), les actes et menaces à caractère raciste (surtout antisémite et anti-musulman) ont connu une "forte augmentation" (+23%) en 2012. D'après son rapport annuel, la police a dénombré près de 1 539 actes et menaces racistes l'an passé. Pour la troisième année consécutive, "les indicateurs de racisme sont en hausse et l'intolérance augmente". L'"augmentation toujours plus marquée de la méfiance à l'égard des musulmans" et le "rejet croissant des étrangers, perçus de plus en plus comme des parasites, voire comme une menace" inquiète.Une évolution préoccupante
"Le phénomène s'ancre dans la durée, et cette évolution est particulièrement préoccupante" s'inquiète la Commission. Mais si le racisme connaît une relative stabilité (+2%), l'islamophobie (+30%) et surtout l'antisémitisme (+58%) sont en très nette progression. L'affaire Mohamed Merah, qui pèse encore sur les esprits aujourd'hui, a eu un impact fort sur ces chiffres. La Commission observe "l'existence de pics en mars dans la foulée de l'affaire Merah".La faute à internet et aux politiques ?
Selon l'institut, "on assiste à une dangereuse banalisation des propos racistes" et internet "contribue grandement à cette banalisation". Twitter, notamment, est devenu le lieu où se déchaînent les passions sous couvert d'un avatar. La parole est libre, on la pense anonyme. Les tweets racistes #unbonnoir #unjuifmort ou encore #siJetaisNazi mais aussi homophobes ont fait leur apparition sur la toile, se classant parmi les trending topics. Les politiques n'y sont pas pour rien non plus dans cette banalisation. Elle est amplifiée par "certaines thématiques comme l'immigration, la religion et la laïcité" précise la Commission. Pas sûr cependant que la suppression du mot "race" dans la Constitution arrange les choses.